Portrait d’une exploitation en cours d’installation
Publié le 22/02/2024
Technico-économie
Produire et vendre du miel en vrac
L’ITSAP-Institut de l’abeille poursuit sa série de portraits d’exploitations apicoles en présentant un nouveau cas-concret, réalisé en collaboration avec l’Association pour le Développement de l’Apiculture en Bourgogne-Franche-Comté (ADA BFC). Ce nouveau portrait a pour objectif de comprendre le fonctionnement d’un acteur dans cette phase clé qu’est l’installation en dressant une comparaison entre les données indiquées dans son prévisionnel et les résultats obtenus au cours de ses 5 premières années d’exercice.
Que nous apprend-elle ?
Quelques précisions pour commencer. Le système décrit ici porte sur les 5 années d’installation d’une exploitation ayant démarré en 2014. Au terme de cette période, en 2018, le système a atteint un équilibre. La présentation de l’exploitation en rythme de croisière se rapporte à l’année 2022, quand l’étude a commencé.
Quelques précisions pour commencer. Le système décrit ici porte sur les 5 années d’installation d’une exploitation ayant démarré en 2014. Au terme de cette période, en 2018, le système a atteint un équilibre. La présentation de l’exploitation en rythme de croisière se rapporte à l’année 2022, quand l’étude a commencé.
Ce portrait s’appuie à la fois sur les données du Réseau d’exploitations apicoles de référence (RER), valorisées par notre Institut, animateur de cette organisation, ainsi que sur l’expertise de terrain de l’ADA BFC.
Ce portrait s’appuie à la fois sur les données du Réseau d’exploitations apicoles de référence (RER), valorisées par notre Institut, animateur de cette organisation, ainsi que sur l’expertise de terrain de l’ADA BFC.
L’exploitation à grands traits
L’apiculteur de cette exploitation spécialisée dans la production de miel vendu en vrac visait 4 miellées dans son plan de développement de l’exploitation (PDE) : printemps/colza, acacia, ronce et châtaignier. Au cours de son installation, il a produit 8 miels différents, enregistrant des fluctuations selon les années. La miellée de printemps/colza a constitué la miellée principale en volume, soit 45% de la production totale en moyenne, alors qu’il pensait qu’elle n’en représenterait qu’un tiers. Au regard du PDE et des volumes réellement réalisés, la production de miel de printemps/colza a été sous-estimée tandis que les volumes de miels de ronce et de châtaignier ont été revus à la baisse. En moyenne sur la période 2014-2018, cet apiculteur a produit 40% de plus que les quantités projetées dans son PDE, et ce, malgré une année 2016 calamiteuse pour la production de miel.
Cette production de miel plus importante s’explique, entre autres, par l’augmentation de la taille de son cheptel. Le nombre de colonies hivernées était supérieur selon les années de 25% à 75% aux prévisions initiales et les pertes hivernales plus faibles. Il a également terminé son installation avec un nombre de ruches de 50% supérieur à ses estimations.
L’apiculteur de cette exploitation spécialisée dans la production de miel vendu en vrac visait 4 miellées dans son plan de développement de l’exploitation (PDE) : printemps/colza, acacia, ronce et châtaignier. Au cours de son installation, il a produit 8 miels différents, enregistrant des fluctuations selon les années. La miellée de printemps/colza a constitué la miellée principale en volume, soit 45% de la production totale en moyenne, alors qu’il pensait qu’elle n’en représenterait qu’un tiers. Au regard du PDE et des volumes réellement réalisés, la production de miel de printemps/colza a été sous-estimée tandis que les volumes de miels de ronce et de châtaignier ont été revus à la baisse. En moyenne sur la période 2014-2018, cet apiculteur a produit 40% de plus que les quantités projetées dans son PDE, et ce, malgré une année 2016 calamiteuse pour la production de miel.
Cette production de miel plus importante s’explique, entre autres, par l’augmentation de la taille de son cheptel. Le nombre de colonies hivernées était supérieur selon les années de 25% à 75% aux prévisions initiales et les pertes hivernales plus faibles. Il a également terminé son installation avec un nombre de ruches de 50% supérieur à ses estimations.
Concernant la commercialisation de la production de cette exploitation, 100 % du miel a été vendu en vrac. L’unique entorse faite au PDE concerne la destination de son miel, vendu à un seul acheteur, alors qu’il avait prévu de le destiner à un groupement d’intérêt économique (GIE). Son prix de vente était sous-estimé de 60% en moyenne, en particulier pour les miels d’acacia, de ronce et de châtaignier. Ainsi, le chiffre d’affaires (CA) de l’exploitation a été en moyenne de 112% supérieur au prévisionnel. Enfin, l’apiculteur a perçu des subventions d’exploitation, qui n’étaient pas estimées dans son plan, d’un montant moyen de 1 570€/an.
Concernant les charges de l’exploitation, une partie d’entre elles n’apparaissait pas dans le PDE, comme l’achat de cheptel (reines) ou le petit équipement d’apiculture, certaines étant sous-estimées, à l’instar des charges de nourrissement ou de carburant, et d’autres enfin, les assurances, calculées sur une base trop haute.
Grâce à une amélioration de la maîtrise technique de son cheptel (renouvellement des reines, homogénéisation génétique, faiblesse des pertes hivernales), l’apiculteur a augmenté sa production et ses ventes de miel. Son produit, mieux valorisé, a permis une augmentation de l’excédent brut d’exploitation, et ce, malgré une hausse des charges, autorisant l’exploitant à faire des investissements plus importants, ce qui a eu pour effet de faire croitre les amortissements au cours de ces années d’installation.
Concernant la commercialisation de la production de cette exploitation, 100 % du miel a été vendu en vrac. L’unique entorse faite au PDE concerne la destination de son miel, vendu à un seul acheteur, alors qu’il avait prévu de le destiner à un groupement d’intérêt économique (GIE). Son prix de vente était sous-estimé de 60% en moyenne, en particulier pour les miels d’acacia, de ronce et de châtaignier. Ainsi, le chiffre d’affaires (CA) de l’exploitation a été en moyenne de 112% supérieur au prévisionnel. Enfin, l’apiculteur a perçu des subventions d’exploitation, qui n’étaient pas estimées dans son plan, d’un montant moyen de 1 570€/an.
Concernant les charges de l’exploitation, une partie d’entre elles n’apparaissait pas dans le PDE, comme l’achat de cheptel (reines) ou le petit équipement d’apiculture, certaines étant sous-estimées, à l’instar des charges de nourrissement ou de carburant, et d’autres enfin, les assurances, calculées sur une base trop haute.
Grâce à une amélioration de la maîtrise technique de son cheptel (renouvellement des reines, homogénéisation génétique, faiblesse des pertes hivernales), l’apiculteur a augmenté sa production et ses ventes de miel. Son produit, mieux valorisé, a permis une augmentation de l’excédent brut d’exploitation, et ce, malgré une hausse des charges, autorisant l’exploitant à faire des investissements plus importants, ce qui a eu pour effet de faire croitre les amortissements au cours de ces années d’installation.
L'exploitation en chiffres
Côté technique
• Rendement en miel : 31,6 kg/colonie hivernée, soit 5% supérieurs aux prévisions
• Production : 50,4 tonnes de miel récolté contre 36 tonnes prévues au cours des 5 années d’installation, soit 40% de miel produit en plus.
• Nourrissement : 10,7 kg équivalent sucre par colonie hivernée, soit de 34,2% supérieurs aux prévision du PDE, de l’ordre de 8 kg équivalent sucre par colonie hivernée
• Traitement contre Varroa : un traitement à l’Apivar® en juillet-août, renforcé depuis 2021 avec un traitement en hiver à l’Api-Bioxal®.
• Taux de pertes hivernales : entre 20 et 25% les trois premières années, puis autour de 12,5%, des taux nettement inférieurs aux 30% estimés.
Côté technique
• Rendement en miel : 31,6 kg/colonie hivernée, soit 5% supérieurs aux prévisions
• Production : 50,4 tonnes de miel récolté contre 36 tonnes prévues au cours des 5 années d’installation, soit 40% de miel produit en plus.
• Nourrissement : 10,7 kg équivalent sucre par colonie hivernée, soit de 34,2% supérieurs aux prévision du PDE, de l’ordre de 8 kg équivalent sucre par colonie hivernée
• Traitement contre Varroa : un traitement à l’Apivar® en juillet-août, renforcé depuis 2021 avec un traitement en hiver à l’Api-Bioxal®.
• Taux de pertes hivernales : entre 20 et 25% les trois premières années, puis autour de 12,5%, des taux nettement inférieurs aux 30% estimés.
Côté économique(*)
• Produit brut (hors éventuelles subventions d’exploitation) : 66 628 € en moyenne (soit 208 €/colonie hivernée, contre 128 €/colonie hivernée dans le PDE)
• Charges totales : 36 300 € (soit 113 €/colonie hivernée)
• Excédent Brut d’Exploitation : 37 022 € (soit 115,7 €/colonie hivernée)
• Résultat courant : 29 979 € (soit 93,7 €/colonie hivernée)
(*) chiffres exprimés hors taxe
Côté économique(*)
• Produit brut (hors éventuelles subventions d’exploitation) : 66 628 € en moyenne (soit 208 €/colonie hivernée, contre 128 €/colonie hivernée dans le PDE)
• Charges totales : 36 300 € (soit 113 €/colonie hivernée)
• Excédent Brut d’Exploitation : 37 022 € (soit 115,7 €/colonie hivernée)
• Résultat courant : 29 979 € (soit 93,7 €/colonie hivernée)
(*) chiffres exprimés hors taxe
Ces éléments chiffrés soulignent l’importance de recenser précisément et d’estimer au plus juste le système visé (moyen de production, produits et charges) dans son PDE pour assurer la rentabilité et la viabilité future de son exploitation. Des outils d’accompagnement à l’installation sont disponibles auprès des ADA et du GPGR. N’hésitez pas à vous rapprocher d’eux pour en bénéficier.
Autrice :
Constance Beri
Contact :
constance.beri(a)itsap.asso.fr et cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
La version complète est accessible au prix de 10 € TTC (frais de port inclus en France métropolitaine), sous format papier uniquement, auprès des ADA, du GPGR et de l’ITSAP.
Remerciements
Nous remercions l’ADA BFC pour son engagement et son expertise ainsi que les apiculteurs et apicultrices qui ont accepté de donner de leur temps pour aider la filière à acquérir des données de références sur le fonctionnement des exploitations apicoles professionnelles.
En savoir plus sur les portraits
Pour plus d’informations sur la méthode de construction des cas-types, se référer à l’article : Réseau d’exploitations apicoles de référence : méthodologie des portraits d’exploitation
Consulter les autres portraits d’exploitation réalisés par l’ITSAP-Institut de l’abeille :
Pour plus d’informations sur la méthode de construction des cas-types, se référer à l’article : Réseau d’exploitations apicoles de référence : méthodologie des portraits d’exploitation
Consulter les autres portraits d’exploitation réalisés par l’ITSAP-Institut de l’abeille :
Consulter les études de cas :
Consulter le classeur bâtiments et matériels apicoles :
Consulter les études de cas :
Consulter le classeur bâtiments et matériels apicoles :
Lexique
Equivalent sucre : les produits distribués pour le nourrissement glucidique des colonies n’ont pas tous des concentrations en sucre équivalentes. Un taux de conversion est utilisé pour obtenir une quantité en « kg équivalent sucre ». Il correspond à la quantité nette de sucre du produit.
Produit brut : valeur des productions vendues ou stockées et des éventuelles subventions d’exploitation.
Excédent brut d’exploitation (EBE): différence entre le produit et les charges hors amortissements et frais financiers.
Equivalent sucre : les produits distribués pour le nourrissement glucidique des colonies n’ont pas tous des concentrations en sucre équivalentes. Un taux de conversion est utilisé pour obtenir une quantité en « kg équivalent sucre ». Il correspond à la quantité nette de sucre du produit.
Produit brut : valeur des productions vendues ou stockées et des éventuelles subventions d’exploitation.
Excédent brut d’exploitation (EBE): différence entre le produit et les charges hors amortissements et frais financiers.
Résultat courant : indicateur de la rentabilité économique. Il est obtenu à partir de l’EBE auquel sont soustraits les amortissements et les frais financiers (frais financiers non pris en compte ici).
Résultat disponible : à partir de l’EBE, on retire les annuités des emprunts long et moyen terme ainsi que les charges financières (frais financiers court terme et les agios). Il correspond à la somme disponible pour les prélèvements privés (salaires notamment) et pour le développement de l’exploitation (autofinancement).
Résultat courant : indicateur de la rentabilité économique. Il est obtenu à partir de l’EBE auquel sont soustraits les amortissements et les frais financiers (frais financiers non pris en compte ici).
Résultat disponible : à partir de l’EBE, on retire les annuités des emprunts long et moyen terme ainsi que les charges financières (frais financiers court terme et les agios). Il correspond à la somme disponible pour les prélèvements privés (salaires notamment) et pour le développement de l’exploitation (autofinancement).
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