Vente des produits d’élevage apicole 2022 et 2023

Publié le 01/10/2024

Technico-économie

L’enquête de notre réseau

Depuis maintenant 2 ans, le réseau constitué par les ADA et l’ITSAP-Institut de l’abeille a homogénéisé les enquêtes envoyées aux apiculteurs en région pour caractériser leurs récoltes annuelles et leur commercialisation. Ouvertes à tout apiculteur, elles ont révélé que près d’un tiers des répondants de plus de 50 colonies hivernées pratiquent la vente de produits d’élevage (26% en 2022 et 30% en 2023). Les plus vendus sont les essaims hivernés, les essaims de l’année et les reines fécondées. Les prix pratiqués ont également été recensés.

En 2022 et 2023, certaines ADA régionales ont demandé aux apiculteurs, via leur enquête, s’ils commercialisaient des produits d’élevage. Il en ressort qu’un peu plus d’un quart des apiculteurs répondants, de plus de 50 colonies, proposaient à la vente des produits d’élevage, de l’ordre de 26% en 2022, et de 30% en 2023.

Si l’on considère la totalité des apiculteurs, cette proportion montre davantage de variations d’une année à l’autre : si 20% des répondants vendaient des produits d’élevage en 2022, ils étaient 27% en 2023. Il est possible que cette différence soit due au profil des répondants : en 2023, on compte beaucoup plus de réponses d’apiculteurs ayant plus de 50 colonies (82% des répondants en 2023 et 66% en 2022).

Tableau 1 : Part des apiculteurs répondants commercialisant des produits d’élevage

Dans les régions, la part d’apiculteurs de plus de 50 colonies engagés dans la vente de produits d’élevage, varie entre 17% et 42% selon l’année et la région concernée, à l’exception de la Corse et du Grand-Est. En Corse, où l’abeille d’écotype corse fait l’objet de mesures de préservation, très peu d’apiculteurs semblent se lancer dans cette activité de commerce : ils étaient 5% en 2022 et 7% en 2023, tous répondants confondus. Ces proportions n’augmentent pas beaucoup si l’on ne considère que les apiculteurs de plus de 50 colonies (6% en 2022, et 9% en 2023). En région Grand-Est, seulement 8% des répondants déclaraient en 2022 commercialiser des produits d’élevage ; proportion qui augmente si l’on ne considère que les apiculteurs de plus de 50 colonies (15% en 2022). Elle se hisse à 15% de l’ensemble des répondants et 17% des apiculteurs de plus de 50 colonies en 2023.

Ces chiffres ne représentent toutefois que les apiculteurs faisant de l’élevage à visée commerciale. Sans pour autant vendre des produits, afin de compenser les pertes annuelles et de renouveler le cheptel, une grande majorité d’apiculteurs détenant 50 colonies ou plus, ont un atelier d’élevage sur leur exploitation (54% à 67% selon la taille de cheptel de l’exploitant, d’après l’Observatoire du miel et de la gelée royale 2022 de FranceAgriMer).

Les essaims sur cadre hivernés, premier produit d’élevage vendu !

Dans certaines régions, les apiculteurs répondants ayant indiqué vendre des produits d’élevage ont été interrogés plus en détail sur cette activité. Ces répondants sont des apiculteurs ayant hiverné plus de 50 colonies.

En 2022, 72 apiculteurs ont répondu, provenant de 9 régions (AURA, Bretagne, Centre-Val de Loire, Corse, Grand Est, Hauts de France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire). En 2023, 42 apiculteurs ont répondu, provenant de 5 régions (AURA, Bretagne, Corse, Grand Est, et Nouvelle Aquitaine).

Figure 1 : Produits d’élevage les plus vendus par les répondants

Dans notre échantillon, on retrouve les mêmes tendances en 2022 et 2023. Les essaims hivernés constituent le produit le plus fréquemment commercialisé. Sur les deux années concernées par l’enquête, on le retrouve dans les produits d’élevage commercialisés par plus de 65% des apiculteurs. Les essaims de l’année et les reines fécondées font également partie des produits les plus fréquemment vendus. Leur récurrence varie toutefois selon l’année. Ce peut être dû à l’échantillon, différent d’une année à l’autre. Ce peut aussi être le fait des conditions météo, plus ou moins favorables à l’élevage selon les années.

Certains produits sont peu proposés à la vente par les apiculteurs. Il s’agit des paquets d’abeilles, avec ou sans reines, et des reines inséminées.

Enfin, il ne semble pas y avoir de différence notable, selon le cheptel de l’apiculteur, concernant les produits les plus souvent vendus. Conforme aux données de l’année 2022, l’année 2023 voit les trois mêmes produits en tête de la commercialisation et ce, quelle que soit la taille du cheptel de l’apiculteur (entre 50 colonies et 149 colonies, entre 150 et 399 colonies, ou plus de 400 colonies).

Tableau 2 : Prix de vente des produits d’élevage renseignés en 2022

Quel prix de vente pour les produits d’élevage des apiculteurs de plus de 50 colonies ?

Les apiculteurs interrogés sur leurs prix de vente des produits d’élevage et ayant hiverné plus de 50 colonies étaient 54 en 2022, provenant de 6 régions (AURA, Bretagne, Corse, Grand Est, Nouvelle Aquitaine et Occitanie), et 42 en 2023, provenant des mêmes régions, à l’exception de l’Occitanie.

Tableau 3 : Prix de vente des produits d’élevage renseignés en 2023

En calculant les médianes plutôt que les moyennes, moins sensibles aux valeurs extrêmes, on retrouve des prix très similaires.

Chaque année, on remarque que les tarifs pour les reines vierges et fécondées présentent de fortes variations selon les répondants. On peut faire l’hypothèse que le prix est fonction de la lignée de la reine, d’une sélection plus ou moins forte de la génétique ou d’un facteur humain.

Avec ce jeu de données, aucune tendance claire ne ressort concernant une différence de prix entre des produits d’élevage vendus par des exploitations en AB ou en conduite conventionnelle. Sur les données obtenues en 2023, les prix moyens semblent légèrement plus élevés pour les essaims et colonies de production AB. Mais ce constat ne se vérifie pas en 2022, où c’est l’inverse qui est observé. Les données disponibles ne comprennent pas suffisamment de valeurs pour discerner une tendance, s’il y en a une.

Enfin, les prix moyens semblent globalement plus élevés en 2022, sauf pour les reines et les cellules royales. Nous n’avons pas d’explication liée à notre échantillon qui puisse rendre compte de cette variation. Cette différence n’est pas liée à la représentation de l’Occitanie dans l’échantillon de 2022.

Auteures : 

Maëlle Colin (ADA Bretagne), avec la participation de Constance Beri (ITSAP-Institut de l’abeille)

Contact : 

constance.beri(a)itsap.asso.fr

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