Production de pollen 2022 et 2023
Publié le 01/10/2024
Technico-économie
Focus de notre enquête
En 2022 et 2023, le réseau constitué par les ADA et l’ITSAP-Institut de l'abeille a diffusé des enquêtes auprès de ses adhérents pour mieux connaître les produits de la ruche et estimer les rendements obtenus par les apiculteurs. Ici, un effet de loupe sur les résultats de cette investigation en ce qui concerne la production et la commercialisation du pollen.
Le premier enseignement de notre enquête porte sur le nombre d’acteurs concernés par la production de pollen. S’appuyant sur la participation des apiculteurs et apicultrices (599 personnes en 2022 et 644 en 2023), 21% des apiculteurs commercialisaient du pollen en 2022 et 25% en 2023.
Le premier enseignement de notre enquête porte sur le nombre d’acteurs concernés par la production de pollen. S’appuyant sur la participation des apiculteurs et apicultrices (599 personnes en 2022 et 644 en 2023), 21% des apiculteurs commercialisaient du pollen en 2022 et 25% en 2023.
Les proportions sont augmentées si l’on se base exclusivement sur les apiculteurs de plus de 50 colonies. On obtient alors 28% des répondants en 2022 et 30% en 2023, qui consacrent une partie de leur activité à la production et la commercialisation du pollen.
Les proportions sont augmentées si l’on se base exclusivement sur les apiculteurs de plus de 50 colonies. On obtient alors 28% des répondants en 2022 et 30% en 2023, qui consacrent une partie de leur activité à la production et la commercialisation du pollen.
Quelle répartition de la production sur le territoire ?
Seules certaines régions (AURA, Bretagne, Corse, Grand Est, Hauts de France, en 2022 et 2023 et Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire, en 2022 uniquement) ont posé des questions relatives à la production de pollen. Au total, 90 apiculteurs ont répondu en 2022 et 74 en 2023. Aussi, les chiffres présentés ici ne sont pas représentatifs de la production de pollen en France.
Seules certaines régions (AURA, Bretagne, Corse, Grand Est, Hauts de France, en 2022 et 2023 et Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Pays de la Loire, en 2022 uniquement) ont posé des questions relatives à la production de pollen. Au total, 90 apiculteurs ont répondu en 2022 et 74 en 2023. Aussi, les chiffres présentés ici ne sont pas représentatifs de la production de pollen en France.
Les 7 départements les plus représentés sont les suivants : Pas-de-Calais, Ille-et-Vilaine, Ardèche, Haute Savoie, Isère, Corse du sud, Haute-Corse, qui ne se confondent donc pas forcément avec les départements où se réalise la plus grosse production de pollen, sachant que tous les répondants, producteurs de pollen, n’ont pas répondu à ces questions.
Les 7 départements les plus représentés sont les suivants : Pas-de-Calais, Ille-et-Vilaine, Ardèche, Haute Savoie, Isère, Corse du sud, Haute-Corse, qui ne se confondent donc pas forcément avec les départements où se réalise la plus grosse production de pollen, sachant que tous les répondants, producteurs de pollen, n’ont pas répondu à ces questions.
Dis-moi quand tu récoltes ?
Pour les régions ayant fourni des réponses sur le pollen, il semble que la récolte débute en avril et se prolonge jusqu’en octobre. Elle est concentrée sur les mois de mai, juin et juillet. Suivant les secteurs géographiques, elle peut débuter plus tôt, en mars, avec la floraison du saule.
Pour les régions ayant fourni des réponses sur le pollen, il semble que la récolte débute en avril et se prolonge jusqu’en octobre. Elle est concentrée sur les mois de mai, juin et juillet. Suivant les secteurs géographiques, elle peut débuter plus tôt, en mars, avec la floraison du saule.
Les mois de production de pollen sont sensiblement les mêmes entre 2022 et 2023. Ils sont similaires quel que soit le nombre de colonies hivernées par les apiculteurs.
Les mois de production de pollen sont sensiblement les mêmes entre 2022 et 2023. Ils sont similaires quel que soit le nombre de colonies hivernées par les apiculteurs.

Figure 1 : Période de récolte de pollen (France) (134 réponses)
Quel rendement moyen ?
Les réponses collectées présentent les résultats de production pour environ 4 000 à 5 000 ruches par an, dédiées à la production de pollen.
Les réponses collectées présentent les résultats de production pour environ 4 000 à 5 000 ruches par an, dédiées à la production de pollen.
Au total, celle-ci se situe entre 9,5 et 10,5 tonnes de pollen.
Au total, celle-ci se situe entre 9,5 et 10,5 tonnes de pollen.

Tableau 1 : Rendement moyen par catégorie d’apiculteur en kg de pollen par colonie en production de pollen
Le rendement moyen obtenu par les apiculteurs de « plus de 400 ruches » est davantage élevé que celui des autres catégories (Tableau 1). Cette observation est faite en 2022 mais également en 2023, avec des moyennes qui se situent entre 2 et 3 kg de pollen par an et par ruche en production. La figure 2 détaille les réponses obtenues en présentant les rendements individuels de chacun. Globalement, les rendements moyens sont semblables entre les différentes catégories d’apiculteurs, mais certains d’entre eux arrivent à obtenir des rendements bien supérieurs à leurs collègues (points en dehors des rectangles), ce qui tire vers le haut la moyenne (représentée par une croix).
Le rendement moyen obtenu par les apiculteurs de « plus de 400 ruches » est davantage élevé que celui des autres catégories (Tableau 1). Cette observation est faite en 2022 mais également en 2023, avec des moyennes qui se situent entre 2 et 3 kg de pollen par an et par ruche en production. La figure 2 détaille les réponses obtenues en présentant les rendements individuels de chacun. Globalement, les rendements moyens sont semblables entre les différentes catégories d’apiculteurs, mais certains d’entre eux arrivent à obtenir des rendements bien supérieurs à leurs collègues (points en dehors des rectangles), ce qui tire vers le haut la moyenne (représentée par une croix).
Certains apiculteurs de « 150 à 399 ruches » atteignent des rendements de plus de 4 kg par colonie et allant jusqu’à 8,33 kg/colonie, dans les régions AURA, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine et Corse. Chez les plus de 400 ruches, certains parviennent à des productions de 8 à 12 kg par colonie, notamment dans les régions Grand Est, Corse et Bretagne. Certaines exploitations spécialisées produisent ainsi 1 à 4 tonnes de pollen/an/exploitation. En 2023, un apiculteur détenant moins de 50 colonies arrive également à des rendements similaires (9 kg/colonie).
Certains apiculteurs de « 150 à 399 ruches » atteignent des rendements de plus de 4 kg par colonie et allant jusqu’à 8,33 kg/colonie, dans les régions AURA, Hauts-de-France, Nouvelle Aquitaine et Corse. Chez les plus de 400 ruches, certains parviennent à des productions de 8 à 12 kg par colonie, notamment dans les régions Grand Est, Corse et Bretagne. Certaines exploitations spécialisées produisent ainsi 1 à 4 tonnes de pollen/an/exploitation. En 2023, un apiculteur détenant moins de 50 colonies arrive également à des rendements similaires (9 kg/colonie).


Figure 2 : Rendements en pollen en fonction des catégories d’apiculteurs, en 2022 et en 2023 sous forme de box-plot[1].
Les plus hauts rendements, fruit d’une adaptation des méthodes de travail
Les producteurs de pollen peuvent opérer différentes adaptations pour optimiser cette production. Ils peuvent jouer sur la durée de pose des trappes à pollen, qui varie, selon les exploitations de quelques semaines à plusieurs mois. Ou encore, faire varier les emplacements de ruches pour allonger la période de récolte. Chez certains apiculteurs, le pollen n’est pas un produit « bonus » issu de ruches déjà dédiées à la production de miel, mais provient au contraire de ruches cantonnées à la production de pollen.
Les producteurs de pollen peuvent opérer différentes adaptations pour optimiser cette production. Ils peuvent jouer sur la durée de pose des trappes à pollen, qui varie, selon les exploitations de quelques semaines à plusieurs mois. Ou encore, faire varier les emplacements de ruches pour allonger la période de récolte. Chez certains apiculteurs, le pollen n’est pas un produit « bonus » issu de ruches déjà dédiées à la production de miel, mais provient au contraire de ruches cantonnées à la production de pollen.
Ce constat incite à préconiser de mettre les trappes sur les colonies suffisamment fortes et de retirer toutes les colonies faibles (celles qui ne reçoivent pas de trappes) du rucher de production de pollen, afin d’éviter de voir les butineuses rentrer dans les ruches dépourvues de trappes. Enfin les apiculteurs peuvent jouer sur le choix du matériel. La production peut varier selon la taille des peignes à pollen, la capacité des tiroirs, ou la vétusté du matériel (s’il y a des trous, les butineuses éviteront de passer par les trappes).
Ce constat incite à préconiser de mettre les trappes sur les colonies suffisamment fortes et de retirer toutes les colonies faibles (celles qui ne reçoivent pas de trappes) du rucher de production de pollen, afin d’éviter de voir les butineuses rentrer dans les ruches dépourvues de trappes. Enfin les apiculteurs peuvent jouer sur le choix du matériel. La production peut varier selon la taille des peignes à pollen, la capacité des tiroirs, ou la vétusté du matériel (s’il y a des trous, les butineuses éviteront de passer par les trappes).

Tableau 2 : Mode de conservation du pollen selon la catégorie de producteur
Conservation du pollen, mode d’emploi
La congélation est la méthode de conservation de prédilection des apiculteurs. Plus le nombre de colonies est important et plus les acteurs ont tendance à utiliser à parts égales la congélation et la déshydratation (Tableau 2).
Précautions à prendre pour la bonne conservation du pollen
Le pollen est un produit fragile, présentant des risques sanitaires - moisissures éventuelles, effet allergisant, etc. Il convient de mettre en place les mesures suivantes pour la protection des consommateurs :
● Tri immédiat après la récolte (retrait des débris divers, abeilles, pelotes de pollen présentant des signes d’humidification excessive, etc.).
● Mise en conservation immédiate après le tri, soit par la méthode de la congélation, soit par la méthode de la déshydratation.
● La congélation à -18°c permet de mieux préserver les éléments nutritifs intéressants (vitamines, etc.) ainsi que de conserver des saveurs et textures agréables. Elle détruit également certains agents pathogènes. Le produit est ensuite soumis au respect de la chaîne du froid. Cela concerna également sa mise sur le marché (disposer d’un congélateur sur le lieu de vente).
● La déshydratation par séchage maîtrisé (max 40°C) altère les éléments nutritifs et appétant du pollen (vitamines, ferments, flavonoïdes, stérols, etc.). Le pollen est considéré comme sec quand la pièce est tombée en dessous des 8% d’humidité (le pollen est alors très croquant sous la dent).
● Dans tous les cas (après séchage ou après congélation à -18°C), il convient de placer le pollen dans des sacs alimentaires hermétiques identifiés à minima par un n° de lot et conservés correctement (selon le cas : à -4°C ou dans un endroit à l’abri de la lumière et de l’humidité)
● La date de durabilité minimale (DDM) est fixée sous la responsabilité du producteur. Il est suggéré de conserver le pollen frais congelé 2 ans maximum (Référence : thèse M.Thibault 2017 « au bout de 2 ans, sa valeur nutritive est grandement diminuée »).
Les pratiques tarifaires selon le circuit de commercialisation
Seulement 61 apiculteurs ont répondu aux questions relatives au prix de leurs produits, aussi ces informations sont à prendre avec précaution car elles ne sont pas forcément représentatives de l’ensemble de la profession. Les données 2022 et 2023 ont été cumulées, ce qui représente 38 réponses en 2022 et 23 en 2023.
Seulement 61 apiculteurs ont répondu aux questions relatives au prix de leurs produits, aussi ces informations sont à prendre avec précaution car elles ne sont pas forcément représentatives de l’ensemble de la profession. Les données 2022 et 2023 ont été cumulées, ce qui représente 38 réponses en 2022 et 23 en 2023.
Une distinction a été faite entre les prix pratiqués pour le bio et ceux en apiculture conventionnelle. Pour la section « vente en gros », très peu de données sont disponibles. Ces chiffres sont donc à prendre avec précaution. Les données sont résumées dans le tableau 3 et détaillées dans la figure 3.
Une distinction a été faite entre les prix pratiqués pour le bio et ceux en apiculture conventionnelle. Pour la section « vente en gros », très peu de données sont disponibles. Ces chiffres sont donc à prendre avec précaution. Les données sont résumées dans le tableau 3 et détaillées dans la figure 3.

Tableau 3 : Prix moyens en € TTC/Kg de pollen (données 2022 et 2023 cumulées)


Figure 3 : Détails des prix (€ TTC/kg) renseignés par les 61 apiculteurs ayant répondus à ces questions (2022 et 2023 cumulé).
Le pollen frais a une valeur ajoutée plus importante que le pollen sec, que ce soit en Bio ou en conventionnel, les prix pratiqués sont en moyenne de 5 à 12€ plus élevés. Les prix pratiqués en Bio sont légèrement supérieurs en vente directe et en demi-gros, que ce soit pour le pollen frais ou le pollen sec. Concernant les prix en gros, ils sont identiques pour le pollen sec (23€ TTC/kg) et pour le pollen frais, les prix étaient supérieurs en conventionnel (attention, peu de données).
Le pollen frais a une valeur ajoutée plus importante que le pollen sec, que ce soit en Bio ou en conventionnel, les prix pratiqués sont en moyenne de 5 à 12€ plus élevés. Les prix pratiqués en Bio sont légèrement supérieurs en vente directe et en demi-gros, que ce soit pour le pollen frais ou le pollen sec. Concernant les prix en gros, ils sont identiques pour le pollen sec (23€ TTC/kg) et pour le pollen frais, les prix étaient supérieurs en conventionnel (attention, peu de données).
La production de pollen est répartie sur le territoire français. Elle coïncide avec la floraison des plantes et se répartit principalement de mai à juillet, même si elle peut aller d’avril à octobre. Les rendements moyens observés sont de 2,2 kg par colonie mise en production, mais chez certains apiculteurs spécialisés, les colonies peuvent produire jusqu’à 12 kg de pollen par an. La conservation du pollen se fait principalement par congélation, afin de préserver les qualités nutritives du produit, mais plus les quantités produites sont importantes et plus les apiculteurs ont tendance à sécher une partie de leur production. Le pollen frais a également une valeur ajoutée plus importante que le pollen sec. Quel que soit son mode de conservation, il est indispensable de respecter certaines règles d’hygiène et de traçabilité afin d’éviter tout problème sanitaire.
La production de pollen est répartie sur le territoire français. Elle coïncide avec la floraison des plantes et se répartit principalement de mai à juillet, même si elle peut aller d’avril à octobre. Les rendements moyens observés sont de 2,2 kg par colonie mise en production, mais chez certains apiculteurs spécialisés, les colonies peuvent produire jusqu’à 12 kg de pollen par an. La conservation du pollen se fait principalement par congélation, afin de préserver les qualités nutritives du produit, mais plus les quantités produites sont importantes et plus les apiculteurs ont tendance à sécher une partie de leur production. Le pollen frais a également une valeur ajoutée plus importante que le pollen sec. Quel que soit son mode de conservation, il est indispensable de respecter certaines règles d’hygiène et de traçabilité afin d’éviter tout problème sanitaire.
Notes
[1] Un « box-plot » ou « boîte à moustache » est un graphique simple composé d’un rectangle (boîte) duquel deux droites (ou « moustaches ») sortent afin de représenter la distribution des données.
La ligne horizontale à l’intérieur de la boîte est la médiane, ce qui veut dire qu’il existe autant de données supérieures qu’inférieures à cette valeur dans l’échantillon. De plus, 50 % des données se trouvent à l’intérieur de la « boîte », 25% se situent en dessous et 25% au-dessus. Les valeurs plus « extrêmes » sont représentées par des points au-delà des droites sortant du rectangle.
Auteur :
Alexis BALLIS (ADA Grand Est), avec la participation de Maëlle Colin (ADA Bretagne) et de Constance Beri (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
alexis.ballis@adage.adafrance.org ou constance.beri(a)itsap.asso.fr
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