Production de miel en 2023
Publié le 01/10/2024
Technico-économie
Les résultats de l’enquête
En 2023, le réseau constitué par les ADA et l’ITSAP-Institut de l’abeille a diffusé pour la deuxième fois, une enquête auprès de ses adhérents pour mieux connaître les miels et les rendements produits par les apiculteurs. On y apprend que la miellée de tilleul a enregistré les rendements les plus importants même si les miellées de fleurs de printemps et d’été prédominent ou que ceux de sapins ont connu la plus forte augmentation, si l’on compare avec l’année 2022. Et ce, grâce à la participation de plus de 600 apiculteurs et apicultrices !

Figure 1 : Répartition des répondants à l'enquête production 2023, par nombre de colonies hivernées en 2022
644 apiculteurs et apicultrices ont répondu à l’enquête production en 2023, parmi lesquels 434 possèdent plus de 50 colonies hivernées. 20% d’entre eux ont moins de 50 colonies hivernées en 2022, 20% entre 50 et 149 colonies hivernées, 39% entre 150 et 399 colonies hivernées et enfin, 21% en détenaient plus de 400.

Figure 2 : Répartition des répondants à l'enquête production 2023, par région
Près d’un tiers des répondants à l’enquête viennent des régions AURA et PACA, totalisant 32% des retours. Un autre tiers est représenté par les régions Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Les 8 autres régions représentent le dernier tiers, avec seulement 2% des répondants issus de la région Normandie.

Figure 3 : Productions des exploitations ayant répondu à l'enquête production 2023.
Parmi les apiculteurs et apicultrices ayant répondu à l’enquête production en 2023, la totalité d’entre eux a déclaré produire du miel, 27% proposent également des produits transformés ou des produits d’élevage, 25% produisent du pollen, 22% de la propolis, 16% de la cire, 11% de la gelée royale et 7% réalisent également des prestations de pollinisation.

Tableau 1 : Pourcentage en nombre d’apiculteurs ayant déclaré commercialiser chacun des produits apicoles pour chaque région
On remarque à l’échelle régionale, que les différents produits apicoles ne sont pas commercialisés par le même nombre d’apiculteurs. Aucun apiculteur de Corse et des Pays de la Loire ne commercialisent de gelée royale, alors que 18% des apiculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes et 17% des apiculteurs d’Ile-de-France en proposent.

Figure 4 : Répartition géographique des répondants de plus de 50 colonies hivernées en 2022
Au-delà de 500 exploitations de plus de 50 colonies hivernées
Dans l’échantillon, 514 apiculteurs et apicultrices ont hiverné plus de 50 colonies à l’hiver 2022, soit 9% des apiculteurs professionnels déclarés auprès de la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Parmi eux, 182, soit 35% de l’échantillon, sont en Bio ou en conversion vers l’apiculture biologique (cela concerne 12 exploitations).

Figure 5 : Productions des apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées en 2022, destinées à la vente.
Au sein des apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées en 2022, les deux premières régions en termes de répondants sont là aussi les régions PACA et AURA, avec chacune 18% des répondants, soit 92 apiculteurs en PACA et 91 en AURA. Viennent ensuite les régions Occitanie et Nouvelle Aquitaine avec, respectivement, 59 et 52 répondants.
Parmi les 514 apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées, 100% produisent du miel et 160 exploitations (31% des répondants) ne produisent que du miel. 30% des exploitations commercialisent également du pollen, des produits d’élevage et/ou des produits transformés. 25% vendent de la propolis, 19% de la cire et 9% réalisent des prestations de pollinisation. Au sein des 67 producteurs de gelée royale, 67% sont sous label Gelée royale française (GRF).
Si l’on accorde 1 point pour chaque produit apicole, en moyenne les exploitations enquêtées commercialisent 1,5 autres produits en plus du miel (minimum = 0, maximum = 6 et médiane = 1). Sur les 137 exploitations qui commercialisent un seul produit autre que le miel : 32% commercialisent des produits d’élevage, 20% des produits transformés et 15% du pollen.
Si l’on accorde 1 point pour chaque produit apicole, en moyenne les exploitations enquêtées commercialisent 1,5 autres produits en plus du miel (minimum = 0, maximum = 6 et médiane = 1). Sur les 137 exploitations qui commercialisent un seul produit autre que le miel : 32% commercialisent des produits d’élevage, 20% des produits transformés et 15% du pollen.
De la cire est vendue dans 10% des exploitations, les prestations de pollinisation et la gelée royale sont vendues par 9% des exploitations et seulement 4% des exploitations commercialisent de la propolis.
De la cire est vendue dans 10% des exploitations, les prestations de pollinisation et la gelée royale sont vendues par 9% des exploitations et seulement 4% des exploitations commercialisent de la propolis.
La vente directe, principal circuit de commercialisation du miel
Les apiculteurs de moins de 50 colonies hivernées en 2022 commercialisent majoritairement leur miel en direct.

Figure 6 : Circuits de commercialisation du miel de 434 répondants de plus de 50 colonies hivernées en 2022. Pourcentages de vente du miel en volume selon les apiculteurs ayant répondu à l’enquête
Parmi les apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées, cette tendance se maintient également. 389 apiculteurs, soit 90% des 434 répondants, déclarent vendre une partie de leur miel en direct 194 apiculteurs (44,7% des répondants) vendent 50% de leur miel ou plus, en direct, et 68 (15,6% des répondants) déclarent vendre uniquement en direct.
Pour les autres circuits de commercialisation, 3 apiculteurs vendent uniquement en demi-gros et 34 (7,8%) ne vendent qu’en gros.
Parmi les apiculteurs de plus de 50 colonies hivernées, cette tendance se maintient également. 389 apiculteurs, soit 90% des 434 répondants, déclarent vendre une partie de leur miel en direct 194 apiculteurs (44,7% des répondants) vendent 50% de leur miel ou plus, en direct, et 68 (15,6% des répondants) déclarent vendre uniquement en direct.
Pour les autres circuits de commercialisation, 3 apiculteurs vendent uniquement en demi-gros et 34 (7,8%) ne vendent qu’en gros.
La majorité des exploitations utilisent les 3 circuits de commercialisation pour leur miel, mais dans des proportions différentes selon qu’elles vendent en direct, en demi-gros ou en gros. 171 apiculteurs (39% des répondants) ne vendent leur miel qu’en pots, en direct et en demi-gros. 44 apiculteurs (7,8% des répondants) font de la vente en direct et en gros. Et seulement 8 apiculteurs font de la vente en demi-gros et en gros. Enfin, 109 apiculteurs (25% des répondants) utilisent les 3 circuits de commercialisation pour vendre leur miel.
La majorité des exploitations utilisent les 3 circuits de commercialisation pour leur miel, mais dans des proportions différentes selon qu’elles vendent en direct, en demi-gros ou en gros. 171 apiculteurs (39% des répondants) ne vendent leur miel qu’en pots, en direct et en demi-gros. 44 apiculteurs (7,8% des répondants) font de la vente en direct et en gros. Et seulement 8 apiculteurs font de la vente en demi-gros et en gros. Enfin, 109 apiculteurs (25% des répondants) utilisent les 3 circuits de commercialisation pour vendre leur miel.

Tableau 2 : Rendements moyens, médians, minimum et maximum par colonie en production, par répondant et par région, toutes miellées confondues
Des rendements moyens supérieurs dans la moitié nord de la France
En 2023, les apiculteurs des régions du nord et du nord-est de la France ont eu des rendements moyens et médians supérieurs à 30 kg par colonie mise en production. La région obtenant les rendements moyens les plus élevés est la région Hauts-de-France, avec une moyenne de 59,6 kg par colonie mise en production et une médiane de 48,8 kg. 6 régions se situent au-dessus de la moyenne générale de 26,7 kg par colonie mise en production, les régions Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts de France, Ile-de-France et Normandie.
Les apiculteurs des régions de la moitié sud, ainsi que la Bretagne et les Pays de la Loire, ont eu des rendements moyens et médians autour de 20 kg par colonie mise en production, sauf pour la Corse et l’Occitanie qui ont des rendements inférieurs.
Les apiculteurs des régions de la moitié sud, ainsi que la Bretagne et les Pays de la Loire, ont eu des rendements moyens et médians autour de 20 kg par colonie mise en production, sauf pour la Corse et l’Occitanie qui ont des rendements inférieurs.
En Corse, les apiculteurs ont produit en moyenne 16,9 kg par colonie mise en production et 17,5 kg en médiane, c’est-à-dire que 50% des données étaient au-dessus de cette valeur et 50% en dessous. En Occitanie, les apiculteurs ont produit 15,8 kg de moyenne par colonie mise en production et 13,4 kg en médiane.
En Corse, les apiculteurs ont produit en moyenne 16,9 kg par colonie mise en production et 17,5 kg en médiane, c’est-à-dire que 50% des données étaient au-dessus de cette valeur et 50% en dessous. En Occitanie, les apiculteurs ont produit 15,8 kg de moyenne par colonie mise en production et 13,4 kg en médiane.
Trio gagnant des rendements : tilleul, lavande et sapin
En 2023, on note que certaines miellées ont vu leur rendement général augmenter par rapport aux rendements recensés en 2022
En 2023, on note que certaines miellées ont vu leur rendement général augmenter par rapport aux rendements recensés en 2022 On note en particulier une hausse de rendement de +106% pour le sapin par rapport à 2022, avec un rendement moyen de 16,8 kg par colonie mise en production par les apiculteurs de 4 régions.
On note en particulier une hausse de rendement de +106% pour le sapin par rapport à 2022, avec un rendement moyen de 16,8 kg par colonie mise en production par les apiculteurs de 4 régions.

Tableau 3 : Rendements moyens par miellées principales et par région
La miellée de tilleul a eu les meilleurs rendements (18,75 kg par colonie mise en production) et ils ont augmenté de 67% par rapport à 2022. Trois miellées ont vu leurs rendements diminuer, le miel de colza (-17%) et le miel de fleurs de printemps (-18%), qui ont eu des rendements moyens respectifs de 12,66 kg et 8,52 kg par colonie mise en production. Le miel d’acacia a connu la plus grande baisse de rendement par rapport à 2022 (-29%) avec un rendement moyen de 8,66 kg par colonie mise en production.

Tableau 4 : Rendements médians par miellées principales et par région
Les rendements médians suivent la même tendance que les rendements moyens, mais dans le détail, ils se distinguent. Les rendements médians sont tous inférieurs aux rendements moyens, ce qui montre que les apiculteurs qui ont fait les plus hauts rendements (ceux qui tirent la moyenne vers le haut) ne sont pas les plus nombreux. Cela se voit en particulier sur les rendements médians pour la lavande, le sapin et le tilleul (14 kg, 17,77 kg et 13,7 kg), nettement inférieurs aux rendements moyens (respectivement 17,21 kg, 16,8 kg et 18,75 kg).
Des volumes répartis sur plus de miellées
La figure suivante montre par région, les principales miellées produites en volume pour l’année 2022 et 2023.
La figure suivante montre par région, les principales miellées produites en volume pour l’année 2022 et 2023.
Le nombre d’apiculteurs répondant par région n’est pas le même d’une région à une autre, comme vu au début de l’article.
Le nombre d’apiculteurs répondant par région n’est pas le même d’une région à une autre, comme vu au début de l’article.

Figure 7 : Pourcentage (en volume) des principales miellées produites par région en 2022 et 2023
Concernant les volumes des différents miels produits par région, on remarque que les pourcentages des principaux miels y sont moins élevés en 2023 qu’en 2022. Par exemple, en 2022, la miellée principale en Nouvelle Aquitaine était la miellée de tournesol et s’élevait à 25% des volumes des répondants dans la région ; en 2023, la miellée de colza caracole cette fois en tête mais ne représente que 18% du miel total produit par les apiculteurs ayant répondu à l’enquête.
Concernant les volumes des différents miels produits par région, on remarque que les pourcentages des principaux miels y sont moins élevés en 2023 qu’en 2022. Par exemple, en 2022, la miellée principale en Nouvelle Aquitaine était la miellée de tournesol et s’élevait à 25% des volumes des répondants dans la région ; en 2023, la miellée de colza caracole cette fois en tête mais ne représente que 18% du miel total produit par les apiculteurs ayant répondu à l’enquête.
Les miellées de toutes fleurs d’été et de printemps restent des miellées importantes à l’échelle de la France métropolitaine, même si les rendements de miel de printemps ont diminué. En 2023, les miellées de colza et d'acacia, qui ont également connu des baisses, ont représenté des volumes moins importants dans certaines régions. Pour exemple, le colza, qui représentait 30% des volumes de miel produits en Normandie et en Centre-Val de Loire, ne fait plus partie des principales miellées en Normandie en 2023 et ne constitue que 13% des volumes en région Centre-Val de Loire.
Les miellées de toutes fleurs d’été et de printemps restent des miellées importantes à l’échelle de la France métropolitaine, même si les rendements de miel de printemps ont diminué. En 2023, les miellées de colza et d'acacia, qui ont également connu des baisses, ont représenté des volumes moins importants dans certaines régions. Pour exemple, le colza, qui représentait 30% des volumes de miel produits en Normandie et en Centre-Val de Loire, ne fait plus partie des principales miellées en Normandie en 2023 et ne constitue que 13% des volumes en région Centre-Val de Loire.
La miellée d’acacia, qui représentait 26% des volumes produits en AURA, 15% des volumes produits dans les Hauts de France et 13% des volumes de PACA, ne fait plus partie des miellées dominantes en 2023 dans ces 3 régions. Par contre, elle apparaît dans 2 autres régions et représente 12% des volumes en Nouvelle Aquitaine et 10% dans les Pays de la Loire.
La miellée d’acacia, qui représentait 26% des volumes produits en AURA, 15% des volumes produits dans les Hauts de France et 13% des volumes de PACA, ne fait plus partie des miellées dominantes en 2023 dans ces 3 régions. Par contre, elle apparaît dans 2 autres régions et représente 12% des volumes en Nouvelle Aquitaine et 10% dans les Pays de la Loire.
Le miel de lavande, produit phare de la région PACA, y reste la miellée principale en 2023 (36% des volumes de miel récoltés par les apiculteurs de cette région ayant répondu à l’enquête), mais elle apparaît comme une miellée importante, c’est-à-dire supérieure à 10% des volumes produits par les apiculteurs d’une même région répondants à l’enquête, dans d’autres régions à l’instar de la région Centre-Val de Loire (25% des volumes), de l’Auvergne Rhône-Alpes (18% des volumes) de la Normandie (15% des volumes) ou encore de l’Occitanie (8% des volumes).
Le miel de lavande, produit phare de la région PACA, y reste la miellée principale en 2023 (36% des volumes de miel récoltés par les apiculteurs de cette région ayant répondu à l’enquête), mais elle apparaît comme une miellée importante, c’est-à-dire supérieure à 10% des volumes produits par les apiculteurs d’une même région répondants à l’enquête, dans d’autres régions à l’instar de la région Centre-Val de Loire (25% des volumes), de l’Auvergne Rhône-Alpes (18% des volumes) de la Normandie (15% des volumes) ou encore de l’Occitanie (8% des volumes).
4 nouvelles miellées apparaissent comme des miellées importantes en volumes pour l’année 2023. Le miel de tilleul représente 33% des volumes produits par les apiculteurs ayant répondu à l’enquête dans les Hauts de France, 29% des volumes en Normandie, 14% des volumes déclarés par les apiculteurs de la région Grand Est, 13% en région Ile de France et 12% en région Bourgogne-Franche-Comté. Le miel de sapin qui a connu une augmentation de 106% en rendements moyens, fait son apparition en Bourgogne-Franche-Comté (12% des volumes produits en 2023) et dans la région Grand Est (11% des volumes), pays du miel de sapin des Vosges. Le miel de sarrasin se positionne quant à lui comme la troisième miellée principale de la région Bretagne, avec 12% des volumes produits en 2023. En Corse enfin, le miel de maquis de printemps passe en première position en 2023 (29% des volumes de miel produit par les répondants à l’enquête), devant la miellée de châtaigneraie (22% des volumes).
4 nouvelles miellées apparaissent comme des miellées importantes en volumes pour l’année 2023. Le miel de tilleul représente 33% des volumes produits par les apiculteurs ayant répondu à l’enquête dans les Hauts de France, 29% des volumes en Normandie, 14% des volumes déclarés par les apiculteurs de la région Grand Est, 13% en région Ile de France et 12% en région Bourgogne-Franche-Comté. Le miel de sapin qui a connu une augmentation de 106% en rendements moyens, fait son apparition en Bourgogne-Franche-Comté (12% des volumes produits en 2023) et dans la région Grand Est (11% des volumes), pays du miel de sapin des Vosges. Le miel de sarrasin se positionne quant à lui comme la troisième miellée principale de la région Bretagne, avec 12% des volumes produits en 2023. En Corse enfin, le miel de maquis de printemps passe en première position en 2023 (29% des volumes de miel produit par les répondants à l’enquête), devant la miellée de châtaigneraie (22% des volumes).
Ainsi malgré un début de saison 2023 mitigé, voire retardé par des conditions météorologiques défavorables, certaines régions ont réalisé une très bonne année. Pour d'autres, 2023 présente un bon bilan, sans être exceptionnel. Il faut toutefois exclure de ce tableau très positif les régions du sud de la France, largement pénalisées par la sécheresse.
Ainsi malgré un début de saison 2023 mitigé, voire retardé par des conditions météorologiques défavorables, certaines régions ont réalisé une très bonne année. Pour d'autres, 2023 présente un bon bilan, sans être exceptionnel. Il faut toutefois exclure de ce tableau très positif les régions du sud de la France, largement pénalisées par la sécheresse.
Auteure :
Constance Beri (ITSAP-Institut de l’abeille), avec la participation d’Emma Calvo (ADA France)
Contact :
constance.beri(a)itsap.asso.fr
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