Typologie des principaux pays Européens actifs dans les échanges de miels

Publié le 20/07/2020

Qualité des produits

Au regard des activités des principaux pays européens actifs sur le marché des miels, il est possible de dégager une typologie de ces pays, tenant compte de leur niveau de production nationale, importations et exportations. Cette typologie est présentée dans cet article et permet de différencier des pays plutôt importateurs (mais faiblement exportateurs), des pays de négoce et des pays plutôt producteurs et exportateurs.

Carte 1 : Importations de miel des pays tiers et typologie des pays de l’UE (28 état membres) en 2018.

Source : Eurostat

Carte 2 : Tonnage de miel exporté vers les autres états membres, des 7 principaux états membres exportateurs de l’UE en 2018.

Source : Eurostat

Figure 1 : Tonnage et origine des importations et exportations pour un échantillon de pays de l’UE – 2019.

Source : Eurostat 2019

Sur la base des deux cartes n°1 et 2 ci-dessus et de la figure 1 ci-dessous, les principaux pays européens actifs dans les échanges de miels peuvent se classer en quatre types :

    Type 1 : Pays importateurs significatifs mais faiblement exportateurs

    Type 2 : Pays de négoce, fortement importateurs et exportateurs

    Type 3 : Pays de négoce mais producteurs et consommateurs importants

    Type 4 : Pays producteurs et exportateurs nets

Type 1 : Pays importateurs significatifs mais faiblement exportateurs

    Type 1a : France. La France importe essentiellement des autres pays de l’UE pour combler le déficit entre sa production et sa consommation. Elle exporte des volumes qui restent limités.

    Type 1b : Royaume-Uni. Pays de faible production, le Royaume-Uni importe massivement des pays tiers notamment de Chine pour approvisionner son marché domestique. Il exporte des volumes très limités.

Type 2 : Pays de négoce, fortement importateurs et exportateurs

Ces pays sont qualifiés de « plaque tournante ». Des tonnages de miels important ne font que transiter par le pays : miels importés des pays tiers puis revendus dans les autres pays de l’UE.

    Belgique : un marché domestique limité et une production insignifiante, le pays a importé en 2019 plus de 21 000 tonnes de miels des pays tiers pour en réexporter pratiquement 90% vers les pays de l’UE.

    Pologne : ce pays joue un rôle clé dans le négoce du miel en Europe et ce depuis moins de dix ans. En 2019, il a importé plus de 25 000 tonnes de miel dont 45% de Chine pour en réexporter les deux tiers vers l’UE.

    Espagne : à la différence des deux précédents, l’Espagne a une production domestique importante de miel. En 2019, elle a importé pratiquement 27 000 tonnes dont la moitié vient de pays tiers (et 28% de Chine) puis a exporté 23 000 tonnes essentiellement vers l’Europe.

Type 3 : Pays de négoce mais producteurs et consommateurs importants

    Allemagne : avec plus de 80 000 tonnes, l’Allemagne est de loin le 1er pays importateur de miel en Europe notamment à 70% des pays tiers (peu de miel en provenance de Chine mais beaucoup venant d’Ukraine). Ce pays exporte un tonnage limité (25 000 t) pratiquement à 75% vers les autres pays de l’Union européenne.

Type 4 : Pays producteurs et exportateurs nets

Il s’agit de 3 pays de l’Europe centrale et orientale : Hongrie, Roumanie et Bulgarie. Ces pays sont producteurs de miel dont certains spécifiques (acacia). Les exportations de miel de ces trois pays sont issues de leur récolte nationale et sont destinées à 90% aux autres pays membres de l’Union européenne. Ces pays sont de fait qualifiés d’exportateurs nets. Ils n’importent pas de miels pour en faire le négoce international.

Tableau 1 : Exportations vers l’UE de 3 pays producteurs en 2019 et comparé à 2018. Source : Eurostat

Auteurs : 

Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)

Contact : 

cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr

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