Les échanges commerciaux de miels au sein de l’Union Européenne

Publié le 20/07/2020

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Les importations en Europe (que ce soit depuis des pays tiers ou entre pays membres de l’Union Européenne) sont en forte augmentation depuis 10 ans. Les échanges commerciaux entre pays de l’UE, sont très dynamiques.

Les principaux pays fournisseurs de miel de l’UE sont globalement les mêmes mais la hiérarchie de ces pays fournisseurs a évolué : la Chine reste de loin le 1er pays fournisseur mais avec un tonnage en léger recul. L’Ukraine est devenue un fournisseur très important de l’UE. Viennent ensuite les pays d’Amérique centrale et du Sud, fournisseurs réguliers et historiques de l’Europe (Mexique et Argentine notamment). Cinq pays européens réalisent pratiquement 80% des importations de miels des pays tiers en 2019 : Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Pologne et Belgique.

Figure 1 : Tonnages importés des pays tiers et échanges intra-UE de 2010 à 2019.

Source : Eurostat

Que ce soit les importations des pays tiers au sein du marché de l’UE pour combler son déficit (différence entre la consommation, la variation de stocks et la récolte) ou bien l’ensemble de ces flux entre les 28 états membres, la figure 1 montre que ces volumes sont depuis le début de la décennie en forte augmentation :

    En 2019, les 28 états membres ont importé des pays tiers un tonnage total de 205 084 tonnes, soit une légère baisse par rapport à 2018 (-1,3%). Mais ce niveau reste élevé, il est de l’ordre de grandeur des années 2017 et 2018. Depuis 2010, le tonnage de miel importé des pays tiers par l’UE a augmenté de 56 600 tonnes soit +38% ;

    Le commerce intra européen (échanges de miels entre les 28 états membres) reste aussi particulièrement dynamique : le volume « exporté» par l’ensemble des pays de l’UE vers leurs partenaires s’élève ainsi en 2019 à près de 144 500 tonnes, en augmentation de +5% par rapport à 2018. Ces échanges concernent aussi bien des miels récoltés dans chacun des états membres que des miels importés d’autres états membres ou de pays tiers. Ces échanges intra-européens ont augmenté de +39% par rapport à 2010, soit le même ordre de grandeur que les importations des pays tiers à l’échelle de l’UE.

Figure 2 : Origine des importations des pays tiers de l’UE en 2014, 2018 et 2019. Source : Eurostat

Comme l’illustre la figure 2, si l’identité des principaux pays exportateurs de miel vers l’UE n’a guère changé sur les années récentes, la hiérarchie de ces pays fournisseurs a évolué.

Tableau 1 : Tonnages et poids relatif des principales origines des miels importés des pays tiers par l’UE en 2019 et comparé à 2014. Source : Eurostat

La Chine reste de loin le 1er pays fournisseur de miel de l’UE même si le tonnage vendu par ce pays recule légèrement sur la période 2014-2019 (-4%) et son poids relatif dans le total des importations des pays tiers a perdu 7 points.

Comme pour la France, le fait majeur des dernières années est l’augmentation de 120% des importations de miel en provenance d’Ukraine : le tonnage importé de ce pays est ainsi passé de 20 700 tonnes en 2014 à près de 45 000 tonnes en 2019.

Chine et Ukraine représentent ainsi 60% des tonnages importés par l’UE.

Viennent ensuite les pays d’Amérique centrale et du Sud qui sont les fournisseurs réguliers et historiques de l’Europe, avec cependant des fluctuations importantes en volume en fonction des années : Mexique et Argentine pèsent chacun 10%. Chili, Uruguay, Brésil et Cuba sont les 4 autres principaux pays fournisseurs de l’Europe. Ainsi, si l’Europe importe du miel de plus de 50 origines différentes, 4 pays (Chine, Ukraine, Mexique, Argentine) représentent, en 2019, 82% du tonnage total importé des pays tiers.

Cinq pays européens réalisent pratiquement 80% des importations de miels des pays tiers en 2019 :

-** L’Allemagne** avec 28% et le Royaume-Uni 21% pèsent à eux seuls pratiquement la moitié des volumes de miels importés des pays tiers.

    Suivent 3 pays qui forment le complément : Espagne, Pologne et Belgique. À l’exception de la Pologne dont les importations ont bondi en 2019 de +28% (+ 4500 t), les importations en provenance des pays tiers des 4 autres pays (Allemagne, Espagne, Belgique, Royaume-Uni) sont pour 2019 en recul, notamment pour l’Espagne (-15%).

Selon Eurostat, la France a importé en 2019 près de 10 500 tonnes de miels des pays tiers, tonnage en nette augmentation par rapport à 2018 (+28%). À noter aussi, une forte dynamique d’importations des pays tiers au Portugal : les volumes restent limités (de l’ordre de 5 400 t) mais ils ont bondi de + 40% en 2019 et 70% de ce tonnage provient de Chine.

Auteurs : 

Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)

Contact : 

cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr

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