Les acteurs clés du négoce international des miels
Publié le 26/06/2024
Qualité des produits
Typologie des pays de l’UE aux activités de négoce
L’analyse des activités des principaux pays européens actifs sur le marché des miels nous a permis de créer une typologie des différents acteurs en présence, en tenant compte de leur niveau de production nationale, de leurs importations et exportations. Celle-ci permet de distinguer des pays plutôt importateurs et faiblement exportateurs, des pays de négoce qualifiés de « plaques tournantes » et enfin des pays plutôt producteurs et exportateurs.
L’analyse des cartes 1 et 2 et de la figure 1 ci-dessous permet de distinguer 4 types d’acteurs au sein des principaux pays européens actifs dans les échanges de miels : les pays importateurs, de manière significative, mais faiblement exportateurs (type 1),
L’analyse des cartes 1 et 2 et de la figure 1 ci-dessous permet de distinguer 4 types d’acteurs au sein des principaux pays européens actifs dans les échanges de miels : les pays importateurs, de manière significative, mais faiblement exportateurs (type 1), les pays de négoce, fortement importateurs et exportateurs (type 2), les pays de négoce mais producteurs et consommateurs importants (type 3) et enfin les pays producteurs et exportateurs nets (type 4).
les pays de négoce, fortement importateurs et exportateurs (type 2), les pays de négoce mais producteurs et consommateurs importants (type 3) et enfin les pays producteurs et exportateurs nets (type 4).
Les pays importateurs significatifs et exportant des volumes limités
Leurs échanges se font pour l’essentiel avec les autres pays de l’UE. Ils correspondent aux acteurs de type 1, parmi lesquels on trouve la France et l’Italie. Même s’il ne fait plus partie de l’UE, le Royaume-Uni pourrait figurer dans cette catégorie. La France importe essentiellement des autres pays de l’Union européenne (75% du total) pour combler le déficit entre sa production et sa consommation (31 304 tonnes importées en 2023). Ses exportations sont limitées et en baisse en 2023 (4 480 tonnes soit -14%). L’Italie a également réduit ses importations en 2023 (-8%) pour un tonnage inférieur à 25 000 tonnes. Comme la France, ses importations se font à 76% en provenance des pays de l’UE. Les exportations sont stables, destinées à 83% aux autres pays de l’Union et de l’ordre de 5 700 tonnes.
Leurs échanges se font pour l’essentiel avec les autres pays de l’UE. Ils correspondent aux acteurs de type 1, parmi lesquels on trouve la France et l’Italie. Même s’il ne fait plus partie de l’UE, le Royaume-Uni pourrait figurer dans cette catégorie. La France importe essentiellement des autres pays de l’Union européenne (75% du total) pour combler le déficit entre sa production et sa consommation (31 304 tonnes importées en 2023). Ses exportations sont limitées et en baisse en 2023 (4 480 tonnes soit -14%). L’Italie a également réduit ses importations en 2023 (-8%) pour un tonnage inférieur à 25 000 tonnes. Comme la France, ses importations se font à 76% en provenance des pays de l’UE. Les exportations sont stables, destinées à 83% aux autres pays de l’Union et de l’ordre de 5 700 tonnes.
Quant au Royaume-Uni, sa faible production l’oblige à importer massivement des pays tiers, notamment de Chine, pour approvisionner son marché domestique (50 923 tonnes en 2023). Il exporte des volumes très limités vers l’UE (1 621 tonnes en 2023 à 4,48 €/kg). Contrairement à ce qu’affirment certains, ce pays n’est pas une plaque tournante dont les exportations de miels originaires d’Asie, caractérisés par des prix très bas et une qualité douteuse, pourraient perturber le marché de l’UE des 27.
Quant au Royaume-Uni, sa faible production l’oblige à importer massivement des pays tiers, notamment de Chine, pour approvisionner son marché domestique (50 923 tonnes en 2023). Il exporte des volumes très limités vers l’UE (1 621 tonnes en 2023 à 4,48 €/kg). Contrairement à ce qu’affirment certains, ce pays n’est pas une plaque tournante dont les exportations de miels originaires d’Asie, caractérisés par des prix très bas et une qualité douteuse, pourraient perturber le marché de l’UE des 27.

Carte 1 : Importations de miel des pays tiers et typologie des pays de l’UE des 27 et du Royaume-Uni en 2023
Source : Carte réalisée par l’ITSAP sur la base des données d’Eurostat

Carte 2 : Tonnage de miel exporté vers les autres états membres des 7 principaux états membres exportateurs de l’UE en 2023 et du Royaume-Uni, et prix moyen en €/kg
Source : Carte réalisée par l’ITSAP sur la base des données d’Eurostat

Figure 1 : Tonnage et origine des importations et exportations pour un échantillon de pays de l’UE - 2023
Source : sur la base des données d’Eurostat
Les pays de négoce, fortement importateurs et exportateurs
Les pays de type 2 sont qualifiés de "plaque tournante", figurés en rose dans les cartes 1 et 2. Des tonnages de miels importants ne font que transiter par ces pays : miels importés des pays tiers ou d’autres pays de l’UE puis revendus majoritairement dans les autres pays de l’UE.
Avec un marché domestique limité et une production insignifiante, la Belgique conforte sa place de 1ère plaque tournante du négoce européen du miel (37 200 tonnes importées et 27 225 tonnes exportées en 2023). Si globalement les importations des pays tiers sont en léger recul, celles provenant d’Asie sont en hausse (+16%), confortant le rôle de la Belgique comme porte d’entrée du miel d’Asie en Europe. Les exportations intra UE reculent de 15% pour un tonnage de 27 000 tonnes à un prix moyen faible de seulement 2,81 €/kg.
Les pays de type 2 sont qualifiés de "plaque tournante", figurés en rose dans les cartes 1 et 2. Des tonnages de miels importants ne font que transiter par ces pays : miels importés des pays tiers ou d’autres pays de l’UE puis revendus majoritairement dans les autres pays de l’UE.
Avec un marché domestique limité et une production insignifiante, la Belgique conforte sa place de 1ère plaque tournante du négoce européen du miel (37 200 tonnes importées et 27 225 tonnes exportées en 2023). Si globalement les importations des pays tiers sont en léger recul, celles provenant d’Asie sont en hausse (+16%), confortant le rôle de la Belgique comme porte d’entrée du miel d’Asie en Europe. Les exportations intra UE reculent de 15% pour un tonnage de 27 000 tonnes à un prix moyen faible de seulement 2,81 €/kg.
À la différence de la Belgique, l’Espagne réalise une production domestique importante de miel (27 400 tonnes en 2022). Mais c’est aussi un pays clé en termes de négoce international : en 2023, l’Espagne a importé 31 382 tonnes de miel à parité entre les pays tiers et l’UE avec une baisse globale de 16% par rapport à 2022. L’Espagne a exporté ensuite 28 370 tonnes à 76% vers les pays de l’UE et à 26% vers les pays tiers. Ce tonnage fait de l’Espagne le 1er exportateur de miel de l’UE vers les pays tiers.
À la différence de la Belgique, l’Espagne réalise une production domestique importante de miel (27 400 tonnes en 2022). Mais c’est aussi un pays clé en termes de négoce international : en 2023, l’Espagne a importé 31 382 tonnes de miel à parité entre les pays tiers et l’UE avec une baisse globale de 16% par rapport à 2022. L’Espagne a exporté ensuite 28 370 tonnes à 76% vers les pays de l’UE et à 26% vers les pays tiers. Ce tonnage fait de l’Espagne le 1er exportateur de miel de l’UE vers les pays tiers.
La Pologne est apparue sur la scène européenne du négoce de miel il y a 10 ans, au moment des événements de la place Maïdan en Ukraine en février 2014 Elle a servi de porte d’entrée à l’Ukraine pour pénétrer le marché de l’UE en 2016. 2023 se solde par un repli des activités de négoce : -15% pour le tonnage importé (27 004 tonnes) et -7% pour celui exporté (13 982 tonnes). 50% des importations proviennent de Chine et 39% d’Ukraine. Les exportations vers les pays de l’Union baissent légèrement et se font à un prix très bas, de l’ordre de 2,67€/kg.
La Pologne est apparue sur la scène européenne du négoce de miel il y a 10 ans, au moment des événements de la place Maïdan en Ukraine en février 2014 Elle a servi de porte d’entrée à l’Ukraine pour pénétrer le marché de l’UE en 2016. 2023 se solde par un repli des activités de négoce : -15% pour le tonnage importé (27 004 tonnes) et -7% pour celui exporté (13 982 tonnes). 50% des importations proviennent de Chine et 39% d’Ukraine. Les exportations vers les pays de l’Union baissent légèrement et se font à un prix très bas, de l’ordre de 2,67€/kg.
Le Portugal émerge sur la scène européenne du négoce pour un tonnage encore modeste de 7 687 tonnes importé à 99% en provenance de Chine à un prix moyen quasi-plancher de 1,11 €/kg L’équivalent de 96% de ce volume a été ré-exporté vers l’Espagne à un prix de 1,59 €/kg. Ces chiffres témoignent d’une pure activité de négoce qui s’est développée dans ce pays à l’initiative sans doute d’un conditionneur espagnol.
Le Portugal émerge sur la scène européenne du négoce pour un tonnage encore modeste de 7 687 tonnes importé à 99% en provenance de Chine à un prix moyen quasi-plancher de 1,11 €/kg L’équivalent de 96% de ce volume a été ré-exporté vers l’Espagne à un prix de 1,59 €/kg. Ces chiffres témoignent d’une pure activité de négoce qui s’est développée dans ce pays à l’initiative sans doute d’un conditionneur espagnol.
Les pays de négoce, également producteurs et consommateurs importants
L’Allemagne, seule illustration du type 3 reste de très loin le 1er importateur de miel en Europe avec 64 560 tonnes mais ses tonnages importés des pays tiers reculent de 21% en 2023. Les importations d’Asie (Chine et Vietnam) sont en légère hausse mais représentent moins de 6% du total.
L’Allemagne, seule illustration du type 3 reste de très loin le 1er importateur de miel en Europe avec 64 560 tonnes mais ses tonnages importés des pays tiers reculent de 21% en 2023. Les importations d’Asie (Chine et Vietnam) sont en légère hausse mais représentent moins de 6% du total.
Le repli est encore plus marqué pour les exportations, notamment celles destinées aux autres pays de l’Union qui s’effondrent de près de 50% à seulement 12 660 tonnes.
Le repli est encore plus marqué pour les exportations, notamment celles destinées aux autres pays de l’Union qui s’effondrent de près de 50% à seulement 12 660 tonnes.
Les pays producteurs et exportateurs nets
Le type 4 regroupe 3 pays d’Europe centrale et orientale : la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, producteurs de miel dont certains spécifiques (acacia). Ils sont également exportateurs nets vers les autres États membres de l’UE qui représentent la quasi-totalité de leurs débouchés.
Le type 4 regroupe 3 pays d’Europe centrale et orientale : la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, producteurs de miel dont certains spécifiques (acacia). Ils sont également exportateurs nets vers les autres États membres de l’UE qui représentent la quasi-totalité de leurs débouchés.
Ces pays n’importent que des tonnages limités des pays tiers et ne peuvent être considérés comme des points d’entrée dans l’UE pour des miels premiers prix et de piètre qualité.
Ces pays n’importent que des tonnages limités des pays tiers et ne peuvent être considérés comme des points d’entrée dans l’UE pour des miels premiers prix et de piètre qualité.

Tableau 1 : Exportations vers l’UE de 3 pays de type 4 en 2023 et évolution par rapport à 2022
Source : Eurostat
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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