En 2023, la Chine maintient sa position de 1er fournisseur de l’UE
Publié le 26/06/2024
Qualité des produits
Bilan des échanges commerciaux de miel dans l’Union européenne
Le marché européen du miel à 28 puis à 27 suite au Brexit est structurellement déficitaire et ce depuis des décennies. Après les USA, l’Union européenne est la deuxième zone d’importations en volume dans le monde : plus de 200 000 tonnes avant le Brexit et de l’ordre de 160 à 190 000 tonnes pour l’UE des 27. Quant aux exportations de l’UE des 27 vers les pays tiers, elles sont de l’ordre de 25 000 tonnes par an.
La période 2010-2019, celle d’une Union européenne à 28 États membres, est marquée par une augmentation constante des tonnages importés des pays tiers et des échanges intra-européen. Durant cette période, les importations des pays tiers sont ainsi passées de 140 000 tonnes en 2010 à 205 000 tonnes en 2019 soit +46%. Durant la même période, les tonnages échangés entre les 28 pays ont connu une dynamique équivalente, passant de 103 610 tonnes en 2010 à 144 527 tonnes en 2019 soit +39%.
Après un recul de près de 20% enregistré en 2020 du fait du Brexit, le tonnage importé des pays tiers par l’UE des 27 avait reculé de 3% en 2021 et il était reparti à la hausse en 2022 (+10%) pour passer le seuil des 190 000 tonnes.
La période 2010-2019, celle d’une Union européenne à 28 États membres, est marquée par une augmentation constante des tonnages importés des pays tiers et des échanges intra-européen. Durant cette période, les importations des pays tiers sont ainsi passées de 140 000 tonnes en 2010 à 205 000 tonnes en 2019 soit +46%. Durant la même période, les tonnages échangés entre les 28 pays ont connu une dynamique équivalente, passant de 103 610 tonnes en 2010 à 144 527 tonnes en 2019 soit +39%.
Après un recul de près de 20% enregistré en 2020 du fait du Brexit, le tonnage importé des pays tiers par l’UE des 27 avait reculé de 3% en 2021 et il était reparti à la hausse en 2022 (+10%) pour passer le seuil des 190 000 tonnes.
En 2023, les 27 États membres (c’est-à-dire l’UE sans le Royaume-Uni) ont importé des pays tiers un tonnage total de 163 707 tonnes de miel, en baisse de 14% par rapport à 2022. Il faut remonter dix ans en arrière, en 2014, pour trouver un tonnage inférieur à ce niveau : il était alors de 143 770 tonnes.
Quatre pays sont à l’origine de plus des deux tiers de ces importations : l’Allemagne (25%), la Belgique (19%), la Pologne (14%) et enfin l’Espagne (10%).
En 2023, les 27 États membres (c’est-à-dire l’UE sans le Royaume-Uni) ont importé des pays tiers un tonnage total de 163 707 tonnes de miel, en baisse de 14% par rapport à 2022. Il faut remonter dix ans en arrière, en 2014, pour trouver un tonnage inférieur à ce niveau : il était alors de 143 770 tonnes.
Quatre pays sont à l’origine de plus des deux tiers de ces importations : l’Allemagne (25%), la Belgique (19%), la Pologne (14%) et enfin l’Espagne (10%).
Le commerce intra européen, c’est-à-dire les échanges de miels entre les 27 États membres, est lui aussi en baisse de l’ordre de 10% : le tonnage exporté par l’ensemble des pays de l’UE vers les autres États membres a été de 135 830 tonnes en 2023. Seule l’année 2016 avait connu un volume inférieur à ce niveau.
Le commerce intra européen, c’est-à-dire les échanges de miels entre les 27 États membres, est lui aussi en baisse de l’ordre de 10% : le tonnage exporté par l’ensemble des pays de l’UE vers les autres États membres a été de 135 830 tonnes en 2023. Seule l’année 2016 avait connu un volume inférieur à ce niveau.
Ces échanges concernent aussi bien des miels récoltés dans chacun des États membres que des miels importés d’autres États membres ou de pays tiers puis réexportés soit tels quels, soit après des mélanges et des conditionnements (fûts, seaux et pots).
Ces échanges concernent aussi bien des miels récoltés dans chacun des États membres que des miels importés d’autres États membres ou de pays tiers puis réexportés soit tels quels, soit après des mélanges et des conditionnements (fûts, seaux et pots).

Figure 1 : Tonnages importés des pays tiers et échanges intra-UE de 2010 à 2023 N.B : Les données 2023 sont celles fournies par Eurostat en 2024 et concernent l’UE des 27 pays, excluant le Royaume-Uni. Dans la mesure où l’ensemble statistique étudié pour cette dernière année est différent de celui analysé par Eurostat de 2010 à 2019, le choix a été fait d’illustrer les données de la période 2020 à 2023 par deux couleurs différentes (en jaune pour les échanges intra-européens et en vert pour les importations de miel des pays tiers).
À nouveau, la Chine, mène le jeu
L’empire du milieu maintient sa position en 2023, talonné par l’Ukraine et l’Argentine. La baisse des tonnages importés dans l’UE (-14% par rapport à 2022) touche tous les principaux pays fournisseurs de l’UE à l’exception de l’Argentine qui enregistre une hausse de 5% de ses exportations par rapport à 2022.
L’identité des 4 principaux pays tiers exportant du miel vers l’UE reste constante d’une année à l’autre et ce, depuis plus de dix ans : la Chine, l’Ukraine, l’Argentine et le Mexique représentent en cumul plus de 75% des tonnages, ce ratio atteignant 84% en 2023.
L’empire du milieu maintient sa position en 2023, talonné par l’Ukraine et l’Argentine. La baisse des tonnages importés dans l’UE (-14% par rapport à 2022) touche tous les principaux pays fournisseurs de l’UE à l’exception de l’Argentine qui enregistre une hausse de 5% de ses exportations par rapport à 2022.
L’identité des 4 principaux pays tiers exportant du miel vers l’UE reste constante d’une année à l’autre et ce, depuis plus de dix ans : la Chine, l’Ukraine, l’Argentine et le Mexique représentent en cumul plus de 75% des tonnages, ce ratio atteignant 84% en 2023.
Malgré une baisse sensible de son tonnage exporté vers l’UE (-8 200 tonnes soit -12%), la Chine reste, avec un poids relatif de 37%, le 1er fournisseur de miel importé de l’Union européenne. Son poids relatif a eu tendance à se renforcer depuis 2020 passant de 22% à 37% en 2023.
Après la chute de son poids relatif en 2022, passant de 31% en 2021 à 12% en 2022, l’Ukraine regagne des parts de marché en 2023 pour atteindre 28% du total importé et reste cependant le 2ème fournisseur de l’UE après avoir ravi à la Chine la place de 1er fournisseur en 2020 et 2021. Son tonnage est quasi stable, autour de 46 000 tonnes. En 2023, l’UE a accordé à l’Ukraine une suppression totale des droits de douanes, qui fut remise en cause dès 2024 en raison de la crise agricole en Europe. En 2023, le cumul de ces deux pays représente 65% du total, un niveau jamais atteint depuis 2014.
Malgré une baisse sensible de son tonnage exporté vers l’UE (-8 200 tonnes soit -12%), la Chine reste, avec un poids relatif de 37%, le 1er fournisseur de miel importé de l’Union européenne. Son poids relatif a eu tendance à se renforcer depuis 2020 passant de 22% à 37% en 2023.
Après la chute de son poids relatif en 2022, passant de 31% en 2021 à 12% en 2022, l’Ukraine regagne des parts de marché en 2023 pour atteindre 28% du total importé et reste cependant le 2ème fournisseur de l’UE après avoir ravi à la Chine la place de 1er fournisseur en 2020 et 2021. Son tonnage est quasi stable, autour de 46 000 tonnes. En 2023, l’UE a accordé à l’Ukraine une suppression totale des droits de douanes, qui fut remise en cause dès 2024 en raison de la crise agricole en Europe. En 2023, le cumul de ces deux pays représente 65% du total, un niveau jamais atteint depuis 2014.
On retrouve ensuite les 2 fournisseurs réguliers et historiques de l’Europe : que sont l’Argentine et le Mexique. Après 2022 (+35%), le premier poursuit la croissance de ses ventes dans l’UE avec +12% pour un poids relatif de 12% du total.
En revanche, depuis 2019, le tonnage exporté par le Mexique vers l’Union européenne baisse tous les ans : il est ainsi passé de 21 544 tonnes en 2019 à seulement 10 731 tonnes en 2023,soit un recul de 50%.
On retrouve ensuite les 2 fournisseurs réguliers et historiques de l’Europe : que sont l’Argentine et le Mexique. Après 2022 (+35%), le premier poursuit la croissance de ses ventes dans l’UE avec +12% pour un poids relatif de 12% du total.
En revanche, depuis 2019, le tonnage exporté par le Mexique vers l’Union européenne baisse tous les ans : il est ainsi passé de 21 544 tonnes en 2019 à seulement 10 731 tonnes en 2023,soit un recul de 50%.
Enfin, Cuba et le Brésil viennent compléter le tableau mais représentent en cumul moins de 5% du total avec une baisse sensible du tonnage exporté en 2023 (respectivement -28% et -48% par rapport à 2022).
Enfin, Cuba et le Brésil viennent compléter le tableau mais représentent en cumul moins de 5% du total avec une baisse sensible du tonnage exporté en 2023 (respectivement -28% et -48% par rapport à 2022).

Tableau 1 : Tonnages et poids relatif des principales origines des miels importés des pays tiers par l’UE des 27 en 2023.
Source : Eurostat

Figure 2 : Origine des importations des pays tiers en 2014, 2018, 2019 pour l’UE des 28 puis de 2020 à 2023 pour l’UE des 27.
Source : Eurostat
Baisse du prix des miels importés de pays tiers
Le prix moyen des miels achetés par l’UE en provenance des pays tiers a chuté de 17%. Cette baisse générale peut avoir deux origines : un renforcement du poids relatif des pays à faible prix, et/ou une baisse des prix pratiqués par les principaux pays tiers exportant vers l’UE.
Pour l’ensemble de l’UE, le poids relatif des deux pays offrant les prix les plus compétitifs, à savoir la Chine et l’Ukraine, varient peu entre 2022 et 2023 : il passe de 60% en 2022 à 65% en 2023.
La deuxième hypothèse semble donc la bonne : les prix moyens des miels provenant des 4 pays totalisant 85% des volumes exportés vers l’UE, baissent de façon significative en 2023 : de -28% pour l’Argentine à -12% pour la Chine. Le prix moyens des « autres pays » sont stables.
Le prix moyen des miels achetés par l’UE en provenance des pays tiers a chuté de 17%. Cette baisse générale peut avoir deux origines : un renforcement du poids relatif des pays à faible prix, et/ou une baisse des prix pratiqués par les principaux pays tiers exportant vers l’UE.
Pour l’ensemble de l’UE, le poids relatif des deux pays offrant les prix les plus compétitifs, à savoir la Chine et l’Ukraine, varient peu entre 2022 et 2023 : il passe de 60% en 2022 à 65% en 2023.
La deuxième hypothèse semble donc la bonne : les prix moyens des miels provenant des 4 pays totalisant 85% des volumes exportés vers l’UE, baissent de façon significative en 2023 : de -28% pour l’Argentine à -12% pour la Chine. Le prix moyens des « autres pays » sont stables.
En tête des pays importateurs des pays tiers, le quatuor Allemagne, Pologne, Belgique & Espagne se maintient, réitérant le scénario qui prévaut depuis plusieurs années maintenant. Ces 4 nations cumulent plus des deux tiers du total des importations (68%).
Malgré une baisse sensible en 2023, de l’ordre de -21% (soit -11 000 tonnes), l’Allemagne est de loin le premier pays de l’UE importateur de miel provenant des pays tiers, avec ses 41 000 tonnes importées, soit 25% du total des achats de l’UE. Deux zones représentent 90% de ces flux : l’Amérique du Sud et la Région Caraïbes (59%) et l’Ukraine (27%), la Chine pesant moins de 10%.
En tête des pays importateurs des pays tiers, le quatuor Allemagne, Pologne, Belgique & Espagne se maintient, réitérant le scénario qui prévaut depuis plusieurs années maintenant. Ces 4 nations cumulent plus des deux tiers du total des importations (68%).
Malgré une baisse sensible en 2023, de l’ordre de -21% (soit -11 000 tonnes), l’Allemagne est de loin le premier pays de l’UE importateur de miel provenant des pays tiers, avec ses 41 000 tonnes importées, soit 25% du total des achats de l’UE. Deux zones représentent 90% de ces flux : l’Amérique du Sud et la Région Caraïbes (59%) et l’Ukraine (27%), la Chine pesant moins de 10%.
Suivent 3 pays, qualifiés de plaques tournantes, représentant en cumul 43% du total des importations. La Belgique a importé 31 400 tonnes, 19% du total. Après la très forte croissance observée en 2022 (+30% par rapport à 2021), celle-ci ralentit mais reste positive (+6%) contrairement à tous les principaux pays importateurs des pays tiers. 80% de ce tonnage provient de Chine faisant de la Belgique, de loin, le 1er pays importateur de miel chinois au sein de l’UE.
Suivent 3 pays, qualifiés de plaques tournantes, représentant en cumul 43% du total des importations. La Belgique a importé 31 400 tonnes, 19% du total. Après la très forte croissance observée en 2022 (+30% par rapport à 2021), celle-ci ralentit mais reste positive (+6%) contrairement à tous les principaux pays importateurs des pays tiers. 80% de ce tonnage provient de Chine faisant de la Belgique, de loin, le 1er pays importateur de miel chinois au sein de l’UE.
Avec 23 315 tonnes et près de 20% du total, la Pologne pointe en 3ème position. Cependant, son tonnage importé des pays tiers a baissé de près de 9 000 tonnes en deux ans (-15% pour 2023 par rapport à 2022). Il provient, pour plus de 90%, de deux pays : la Chine (57%) et l’Ukraine (41%).
L’Espagne ferme la marche de ce quatuor : après une hausse de +25% enregistrée en 2022, 2023 affiche une correction de -14% à 15 665 tonnes. Ces tonnages importés proviennent à 80% de deux zones géographiques : pour près de la moitié des Amériques (47%) et pour un tiers de la Chine.
Avec 23 315 tonnes et près de 20% du total, la Pologne pointe en 3ème position. Cependant, son tonnage importé des pays tiers a baissé de près de 9 000 tonnes en deux ans (-15% pour 2023 par rapport à 2022). Il provient, pour plus de 90%, de deux pays : la Chine (57%) et l’Ukraine (41%).
L’Espagne ferme la marche de ce quatuor : après une hausse de +25% enregistrée en 2022, 2023 affiche une correction de -14% à 15 665 tonnes. Ces tonnages importés proviennent à 80% de deux zones géographiques : pour près de la moitié des Amériques (47%) et pour un tiers de la Chine.
Pour clore cette analyse des importations des pays tiers, mettons enfin un coup de projecteur sur 2 pays qui se distinguent par leur comportement d’achat en 2023. Le Portugal pointe maintenant à la 6ème place pour les volumes importés des pays tiers (5% du total de l’UE) : le tonnage a cependant été multiplié par 5 depuis 2019.Il atteint un pic en 2022 avec plus de 10 000 tonnes, puis baisse en 2023 à 7 700 tonnes, enregistrant une chute de 25%. Ces achats proviennent à 90% de la Chine et ils sont réexportés à 84% vers l’Espagne.
Pour clore cette analyse des importations des pays tiers, mettons enfin un coup de projecteur sur 2 pays qui se distinguent par leur comportement d’achat en 2023. Le Portugal pointe maintenant à la 6ème place pour les volumes importés des pays tiers (5% du total de l’UE) : le tonnage a cependant été multiplié par 5 depuis 2019.Il atteint un pic en 2022 avec plus de 10 000 tonnes, puis baisse en 2023 à 7 700 tonnes, enregistrant une chute de 25%. Ces achats proviennent à 90% de la Chine et ils sont réexportés à 84% vers l’Espagne.
Quant à la France, le poids de ses importations en direct des pays tiers (25%) est un des plus faibles au sein de l’UE. En 2023, elle est cependant l’un des seuls pays de l’Union à avoir augmenté le tonnage importé qui frôle les 7 700 tonnes (+19% par rapport à 2022). Ces achats proviennent à 60% d’Ukraine et à 30% des Amériques. Remarquons que la France n’importe quasiment pas de miel de Chine en direct (23 tonnes en 2023).
Quant à la France, le poids de ses importations en direct des pays tiers (25%) est un des plus faibles au sein de l’UE. En 2023, elle est cependant l’un des seuls pays de l’Union à avoir augmenté le tonnage importé qui frôle les 7 700 tonnes (+19% par rapport à 2022). Ces achats proviennent à 60% d’Ukraine et à 30% des Amériques. Remarquons que la France n’importe quasiment pas de miel de Chine en direct (23 tonnes en 2023).
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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