Le marché français du miel en 2022 : les ressources en miel et leur évolution
Publié le 17/12/2023
Qualité des produits
Autre perspective sur le « disponible apparent » dans l’hexagone
Il s’agit de regarder la récolte totale de miel en France pour l’année 2022. Mais aussi de connaître le tonnage commercialisé cette année-là, les différents circuits de commercialisation utilisés par les apiculteurs, et enfin, de comprendre comment ces données ont évolué entre 2018 et 2022. Bref, on fait un petit point sur nos ressources en miel, avec un coup d’œil dans le rétroviseur, cinq années en arrière.
Les ressources, c’est quoi déjà ? Dans notre filière, cela désigne le miel disponible sur le marché, c’est-à-dire la somme du tonnage récolté en France et commercialisé, du déstockage éventuel par les opérateurs et enfin des importations.
Les ressources, c’est quoi déjà ? Dans notre filière, cela désigne le miel disponible sur le marché, c’est-à-dire la somme du tonnage récolté en France et commercialisé, du déstockage éventuel par les opérateurs et enfin des importations.
Concernant la récolte française, le poids relatif des tonnages non commercialisés (autoconsommation, dons et pertes) reste identique en 2022 par rapport aux années récentes. Il est estimé, par l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale, à 12% de la production en métropole, soit près de 3 770 tonnes.
Concernant la récolte française, le poids relatif des tonnages non commercialisés (autoconsommation, dons et pertes) reste identique en 2022 par rapport aux années récentes. Il est estimé, par l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale, à 12% de la production en métropole, soit près de 3 770 tonnes.
2022, une récolte exceptionnelle équivalente à celle de 2020
Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer, le tonnage de miel récolté en métropole en 2022 s’établit à un niveau élevé : il est estimé à environ 31 387 tonnes, proche de l’estimation publiée en octobre 2022 par ADA France et InterApi (30 572 tonnes).
Après un recul sensible de -38% en 2021 par rapport à 2020, la production 2022 affiche un net rebond avec une hausse de +58,5% par rapport à l’année précédente : en tonnage, la forte baisse de 2021 est pratiquement gommée grâce à une augmentation de près de 11 600 tonnes. Ce niveau talonne celui de 2020 faisant de 2022 la deuxième meilleure année depuis 10 ans pour ce qui concerne la récolte hexagonale.
Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer, le tonnage de miel récolté en métropole en 2022 s’établit à un niveau élevé : il est estimé à environ 31 387 tonnes, proche de l’estimation publiée en octobre 2022 par ADA France et InterApi (30 572 tonnes).
Après un recul sensible de -38% en 2021 par rapport à 2020, la production 2022 affiche un net rebond avec une hausse de +58,5% par rapport à l’année précédente : en tonnage, la forte baisse de 2021 est pratiquement gommée grâce à une augmentation de près de 11 600 tonnes. Ce niveau talonne celui de 2020 faisant de 2022 la deuxième meilleure année depuis 10 ans pour ce qui concerne la récolte hexagonale.
Une partie de celle-ci n’est pas commercialisée, en particulier par les apiculteurs disposant de moins de 50 ruches. Elle fait l’objet d’autoconsommation et de dons entre particuliers. Pour cette catégorie d’acteurs, le poids relatif de l’autoconsommation est ainsi de 31% selon les données de l’observatoire de la production de miel et de gelée royale.
En 2022, cet Observatoire estime l’autoconsommation à 7,5% du tonnage récolté. La catégorie « autres débouchés » concernent a priori les dons et les pertes. Son poids relatif serait selon l’observatoire de 4,5%. Il en résulte un tonnage non commercialisé estimé à 12% au minimum, soit près de 3700 tonnes.
Une partie de celle-ci n’est pas commercialisée, en particulier par les apiculteurs disposant de moins de 50 ruches. Elle fait l’objet d’autoconsommation et de dons entre particuliers. Pour cette catégorie d’acteurs, le poids relatif de l’autoconsommation est ainsi de 31% selon les données de l’observatoire de la production de miel et de gelée royale.
En 2022, cet Observatoire estime l’autoconsommation à 7,5% du tonnage récolté. La catégorie « autres débouchés » concernent a priori les dons et les pertes. Son poids relatif serait selon l’observatoire de 4,5%. Il en résulte un tonnage non commercialisé estimé à 12% au minimum, soit près de 3700 tonnes.
Figure 1 : Production et tonnage commercialisé en France. 2017-2022
Source : Observatoire de la production de miel et de gelée royale, FranceAgriMer (données retraitées), rapports annuels portant sur les années 2018 à 2022.
Tableau 1 : Les chiffres clés de la production. 2019-2022
Sources : *Observatoire de la production de miel et de gelée royale, FranceAgriMer. Rapports annuels portant sur les années 2018 à 2022.
Autres données : ITSAP, 2022
Figure 2 : Estimation des stocks de miel (en tonnes) chez les apiculteurs. 2018-2022
Source : Observatoire de la production de miel et de gelée royale. FranceAgriMer, 2023
Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer, du fait notamment de l’importance de la récolte de 2022, les stocks de miel se sont reconstitués en fin d’année 2022. Chez les apiculteurs, ils sont estimés à 13 600 tonnes contre 10 400 tonnes à la fin 2021, soit une hausse des stocks de + 3 200 tonnes.
Ce tonnage de miels vient donc se soustraire à la production de miel mise le marché en 2022, portant son volume total à 24 421 tonnes, soit une hausse limitée à 9% par rapport à 2021 alors que la récolte a augmenté de +59%. En 2021, un déstockage de 4 800 tonnes avait permis de remédier à la faiblesse de la récolte d’alors.
Figure 3 : Circuits de commercialisation des miels en fonction du nombre de ruches - 2022
Source : sur la base des données de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale. FranceAgriMer, 2023
Quelle stratégie de débouchés ?
Si l’on regarde à présent les circuits de commercialisation des miels auxquels ont eu recours les apiculteurs en 2022, en fonction du nombre de ruches, l’Observatoire de la production de FranceAgriMer fournit des données précieuses donnant à voir une grande diversité des situations (voir la figure 3).
À l’exception des ruchers de moins de 50 ruches, la stratégie des débouchés est directement corrélée au nombre de ruches.
Ces ruchers de taille « modestes » sont le fait d’une apiculture familiale et ces acteurs font le choix, très caractéristique de ces structures, d’écouler 98% de leur tonnage de 2 façons : par la non commercialisation (41% du tonnage) et par les ventes directes ou celles aux autres apiculteurs (56%). Les autres débouchés ont un poids relatif négligeable.
D’après la figure 3, on observe que le débouché « ventes directes » est dominant pour les classes de ruches de moins de 400 ruches. Pour la classe de ruches « plus de 400 », il est inférieur aux ventes au négoce (conditionneurs et coopératives) qui représentent près de 40% des débouchés.
À l’exception des ruchers de moins de 50 ruches, la stratégie des débouchés est directement corrélée au nombre de ruches.
Ces ruchers de taille « modestes » sont le fait d’une apiculture familiale et ces acteurs font le choix, très caractéristique de ces structures, d’écouler 98% de leur tonnage de 2 façons : par la non commercialisation (41% du tonnage) et par les ventes directes ou celles aux autres apiculteurs (56%). Les autres débouchés ont un poids relatif négligeable.
D’après la figure 3, on observe que le débouché « ventes directes » est dominant pour les classes de ruches de moins de 400 ruches. Pour la classe de ruches « plus de 400 », il est inférieur aux ventes au négoce (conditionneurs et coopératives) qui représentent près de 40% des débouchés.
Pour les trois autres classes de taille, les circuits courts (ventes directes et aux autres apiculteurs) passent de 64,4% pour la classe de « 50 à 150 ruches » à seulement 25% pour la classe de plus de 400 ruches ; le négoce (conditionneurs et coopératives) représente seulement 10% pour la classe de « 50 à 150 ruches » puis 20% pour la classe de « 150 à 400 ruches ». Il atteint 45% des tonnages récoltés pour la classe de « plus de 400 ruches » ; et enfin les ventes aux GMS et aux magasins sont de l’ordre de 17% pour la classe de « 50 à 150 ruches ». Elles atteignent un maximum de 26% pour la classe de « 150 à 400 ruches » et près de 25% pour ceux de « plus de 400 ruches ».
Pour les trois autres classes de taille, les circuits courts (ventes directes et aux autres apiculteurs) passent de 64,4% pour la classe de « 50 à 150 ruches » à seulement 25% pour la classe de plus de 400 ruches ; le négoce (conditionneurs et coopératives) représente seulement 10% pour la classe de « 50 à 150 ruches » puis 20% pour la classe de « 150 à 400 ruches ». Il atteint 45% des tonnages récoltés pour la classe de « plus de 400 ruches » ; et enfin les ventes aux GMS et aux magasins sont de l’ordre de 17% pour la classe de « 50 à 150 ruches ». Elles atteignent un maximum de 26% pour la classe de « 150 à 400 ruches » et près de 25% pour ceux de « plus de 400 ruches ».
Figure 4 : Évolution des circuits de commercialisation des apiculteurs 2019-2022
Source : sur la base des données de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale. FranceAgriMer, 2023.
Tableau 2 : Évolution du poids relatif de la récolte et des tonnages vendus en ventes directes par les apiculteurs. 2018-2022
Source : sur la base des données de l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale. FranceAgriMer, 2023.
Sur la période 2018-2021, le poids relatif des ventes directes affiche une tendance à la hausse avec cependant de fortes variations en fonction des années. La valeur de cet indicateur est inversement proportionnelle au niveau de la récolte : plus celle-ci est faible, plus le poids relatif des ventes directes est élevé. Logiquement, les apiculteurs cherchent à augmenter la marge globale de leur atelier, les ventes en circuits courts étant globalement plus rémunératrices que celles en circuits longs.
Sur la période 2018-2021, le poids relatif des ventes directes affiche une tendance à la hausse avec cependant de fortes variations en fonction des années. La valeur de cet indicateur est inversement proportionnelle au niveau de la récolte : plus celle-ci est faible, plus le poids relatif des ventes directes est élevé. Logiquement, les apiculteurs cherchent à augmenter la marge globale de leur atelier, les ventes en circuits courts étant globalement plus rémunératrices que celles en circuits longs.
Comme pour 2020, année pour laquelle le tonnage récolté est peu ou prou équivalent à celui de 2022, le poids relatif des ventes directes baisse par rapport aux années de faible récolte : il est de 42% en 2022 (40,4% en 2020). Mais en tonnage, ce débouché représente tant en 2020 qu’en 2022, de l’ordre de 13 000 tonnes. Pour les autres années de la période 2018-2022, il est plutôt de l’ordre de 9 000 à 9 500 tonnes.
Comme pour 2020, année pour laquelle le tonnage récolté est peu ou prou équivalent à celui de 2022, le poids relatif des ventes directes baisse par rapport aux années de faible récolte : il est de 42% en 2022 (40,4% en 2020). Mais en tonnage, ce débouché représente tant en 2020 qu’en 2022, de l’ordre de 13 000 tonnes. Pour les autres années de la période 2018-2022, il est plutôt de l’ordre de 9 000 à 9 500 tonnes.
Figure 5 : Évolution du disponible apparent. 2018-2022
Comment nos ressources ont-elles évolué entre 2018 et 2022 ?
Le scénario de 2022 est à l’inverse de celui de 2021 : en 2022, une récolte abondante et des importations en hausse génèrent un tonnage disponible record.
Le « disponible apparent » culmine à plus de 63 000 tonnes, un niveau jamais atteint sur la période 2014-2022 du fait de l’importance des tonnages récoltés et importés. Les stocks chez les apiculteurs augmentent de + 3 200 tonnes entre la fin 2021 et 2022. En 2022, le poids relatif du miel « origine France » est estimé à seulement 39% du tonnage commercialisé et ce du fait du tonnage important importé.
Sous l’effet conjoint d’une récolte abondante et d’un nouveau record du tonnage importé (+21% entre 2022 et 2021 avec 35 508 tonnes), le disponible apparent de 2022 atteint un record : estimé à 63 130 tonnes, il est supérieur à celui de 2020. L’augmentation par rapport à 2021 est de + 11 400 tonnes soit +22%.
Cette abondance se traduit par une augmentation des stocks que l’Observatoire de la production du miel chiffre à + 3 200 tonnes chez les apiculteurs, un chiffre obtenu par la différence entre les stocks de fin des années 2021 (10 400 tonnes) et 2022 (13 600 tonnes).
Sous l’effet conjoint d’une récolte abondante et d’un nouveau record du tonnage importé (+21% entre 2022 et 2021 avec 35 508 tonnes), le disponible apparent de 2022 atteint un record : estimé à 63 130 tonnes, il est supérieur à celui de 2020. L’augmentation par rapport à 2021 est de + 11 400 tonnes soit +22%.
Cette abondance se traduit par une augmentation des stocks que l’Observatoire de la production du miel chiffre à + 3 200 tonnes chez les apiculteurs, un chiffre obtenu par la différence entre les stocks de fin des années 2021 (10 400 tonnes) et 2022 (13 600 tonnes).
Le commerce extérieur participe à cette tendance à l’abondance avec une augmentation de + 5 800 tonnes : les importations en volume sont en nette hausse par rapport à 2021 (+6 213 tonnes soit +21%) ; mais de leur côté, les exportations augmentent aussi de 21%, avec un impact plus mitigé sur le disponible apparent (- 412 tonnes).
Le commerce extérieur participe à cette tendance à l’abondance avec une augmentation de + 5 800 tonnes : les importations en volume sont en nette hausse par rapport à 2021 (+6 213 tonnes soit +21%) ; mais de leur côté, les exportations augmentent aussi de 21%, avec un impact plus mitigé sur le disponible apparent (- 412 tonnes).
Pour en savoir plus :
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
s'inscrire à la newsletter
Vous y retrouverez les actualités de nos dernières recherches, événements, publications, infos clés à savoir en tant qu'apiculteur.