La production « à la carte » et le détail de sa segmentation

Publié le 10/01/2023

Qualité des produits

Productions régionales et miels sous SIQO

Comment se répartit la production française de miel en 2021 entre les différentes régions françaises et note-t-on des changements en la matière ces dernières années? L’ITSAP-Institut de l’abeille s’est également intéressé à la manière dont cette production se segmente par miellée. Enfin, petit coup de projecteur sur les miels sous SIQO (signes officiels de la qualité et de l’origine) à l’échelle de la production nationale.

En 2019, la production des régions du Nord, Centre et Est baisse de façon sensible par rapport à 2018. En 2020, l’histoire est un peu différente.

En poids relatif, les cinq régions Sud dominent toujours la production en métropole mais les cinq régions qui composent le Centre, le Nord et l’Est, connaissent une très forte augmentation de leur récolte.

Chacun des tableaux ci-dessous présente le tonnage récolté par zone géographique, son poids relatif par rapport à la production nationale et son évolution par rapport à l’année précédente. Après un rappel de la situation de 2019 et 2020, la géographie de la production en 2021 est présentée selon la même approche.

Ces données sont fournies par l’observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer (résultats publiés en 2020, 2021 et 2022). La comparaison porte sur cinq régions du Sud : la Corse, le Sud PACA, l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes ; et cinq régions du Centre, du Nord et de l’Est : Hauts-de-France, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté.

Tableau 1 : Tonnage et poids relatif de la production régionale 2019

Tableau 2 : Tonnage et poids relatif de la production régionale 2020

Tableau 3 : Tonnage et poids relatif de la production régionale 2021

Figure 1 : Répartition régionale de la production de miel. 2020 & 2021 Source : Observatoire de la production de miel et de gelée royale, FranceAgriMer, juillet 2022

En 2021, le recul de la production a été nettement plus faible dans les régions du Sud, le quart Nord-Est et le Centre subissant un effondrement de leur récolte (-61%). Logiquement, les premières voient leur poids relatif augmenter de façon sensible pour représenter en 2021 les deux tiers de la production en métropole.

FOCUS SUR LA PRODUCTION NATIONALE PAR MIELLÉE

Figure 2 : Répartition régionale de la production de miel par miellée et poids relatif de chaque miellée dans la production nationale, 2021 Source : Observatoire de la production de miel et de gelée royale, FranceAgriMer, juillet 2022

FOCUS SUR LA PRODUCTION NATIONALE PAR MIELLÉE

Pour chaque région, nous avons pu discerner les miellées majoritaires : la miellée qui se situe en première position à l’échelle nationale en 2021 est celle du tournesol avec 15,4% des volumes provenant notamment du Centre et du grand Sud-Ouest. Vient ensuite le colza qui domine largement dans les régions du nord de la France, pouvant se targuer de presque 13% des volumes. Enfin, la lavande est la miellée principale dans le quart Sud-Est (12,2% en volume) et celle de châtaignier en Corse (voir la carte de la figure 2). La production française de miel se caractérise ainsi par une répartition des types de miellée par région et par une grande diversité, reflet de celles des milieux agricoles et naturels exploités par les apiculteurs, notamment au travers des transhumances.

Tableau 4 : Tonnages de miels sous référentiels de type SIQO. 2018 -2021 Source : Enquêtes 2022 auprès des ODG (Organisme de défense et de gestion des SIQO)

2018-2021 : RENDEZ-VOUS AVEC LA QUALITÉ

En 2021, la production de miels sous référentiel de types AOP/LR/IGP est de l’ordre de

1 280 tonnes, en forte baisse par rapport à 2020. Ce tonnage représente 6,5% de la production nationale. Par ailleurs, la production de miels en Agriculture Biologique en 2021 est estimée, toujours selon l’enquête de l’observatoire de la production de miel de FranceAgriMer, à 4 117 tonnes, en diminution de 5,4% par rapport à 2020 du fait de la météo défavorable pendant la saison. Ce tonnage représente 21% de la production nationale de 2021.

Certains miels sont produits sous une double certification AOP/AB ou LR/AB ou encore IGP/AB: aussi, la somme des tonnages des miels sous SIQO ne permet pas de calculer un indicateur « % de miels produits en 2021 sous une certification de type SIQO » car elle pourrait impliquer une double prise en compte de certains volumes.

À l’exception de l’AOP Miel de Corse – Mele di Corsica et du Label Rouge (LR) miel toutes fleurs de Provence, dont les tonnages déclarés ont résisté, le tonnage des autres miels sous SIQO chute sensiblement en 2021, par rapport à 2020.

Pour l’IGP Miel d’Alsace et l’AOP Miel de sapin des Vosges, l’effondrement de la récolte s’explique par un climat défavorable, frais et humide. Du fait de ces tonnages très faibles, les apiculteurs alsaciens adhérant à l’IGP Miel d’Alsace n’ont pas déclaré leur production. En 2021, la production de l’AOP Miel de sapin des Vosges est inexistante du fait de l’absence de production de miellat.

Outre le facteur météorologique, l’IGP Miel des Cévennes souffre aussi d’un problème récurrent de sous-déclaration pour éviter de payer les cotisations liées à l’IGP : une baisse de 44% de la récolte est ainsi enregistrée pour 2021.

Enfin, en Provence, après la très bonne année 2020, la sécheresse explique la baisse de la récolte sur les deux principaux SIQO mais le tonnage récolté en 2021 reste toutefois très supérieur à celui de 2019 (+40%).

Tableau 5 : Statistiques 2021 sur le secteur Agriculture Biologique en apiculture Source : Agence Bio Agreste

RECUL DU MIEL EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE FAUTE D’UN BON RENDEMENT

L’Agence Bio fournit comme indicateur le nombre de ruches conduites sous le référentiel AB. Celui-ci serait en forte augmentation, de +35% entre 2021 et 2020. Par contre, la croissance du nombre d’apiculteurs certifiés ou en conversion se poursuit mais à un rythme moins élevé. Selon l’observatoire de la production de miel (FranceAgriMer, juillet 2022), le rendement en Agriculture Biologique s’est effondré passant de 24,5 kg en 2020 à seulement 14,3 kg par ruche en 2021 (-42% par rapport à 2020).

Auteurs : 

Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)

Contact : 

cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr

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