Le marché français du miel : l’heure du bilan
Publié le 10/01/2023
Qualité des produits
2021 contre 2020 : on change tout !
Le panorama des flux de miel en France témoigne d’un retournement complet du marché entre l’année exceptionnelle de 2020, marquée par un disponible apparent historiquement élevé et une année 2021 affectée par la pénurie, due notamment aux aléas climatiques et à la fin de l’effet d’aubaine de la Covid. Les acteurs ont du adapter leur stratégie à ce revirement inattendu. Les cartes s’en sont retrouvées rebattues !
Figure 1 : Principaux flux en fonction de l’origine du miel et poids relatif des différents débouchés en 2021
Si l’on s’intéresse aux débouchés principaux du miel sur le marché français, la grande distribution représente le principal circuit de vente du miel pour l’année 2021, soit 20 200 tonnes, avec un approvisionnement majoritairement via les conditionneurs. Viennent ensuite les ventes directes dont le poids relatif reste significatif, autour de 10 650 tonnes, même en période de pénurie. La restauration, l’industrie agro-alimentaire, les cosmétiques et autres secteurs représentent, en cumul, près de 9 500 tonnes. Enfin, les exportations sont en nette hausse par rapport à 2020, affichant près de 4 900 tonnes.
Sur la base des articles précédents, voici les principaux enseignements à retenir pour cette année 2021. Suite à la production exceptionnelle de 2020, estimée à environ 32 000 tonnes (en augmentation de +50% par rapport à 2019), la récolte de 2021 affiche une très forte baisse : -38%, et seulement 19 802 tonnes produites. Ce niveau est équivalent à celui de 2017, le plus bas de la période récente (2017-2021). Un effondrement qui s’explique d’abord par une météo défavorable sur l’ensemble de la saison, dans la plupart des régions. Selon l’observatoire de la production de FranceAgriMer, la « mauvaise » récolte de 2021 n’a pas permis de constituer des stocks de miel. Ceux-ci étaient ainsi en forte baisse chez les apiculteurs à la fin de l’année: 10 400 tonnes contre 15 200 tonnes à la fin 2020, soit un recul de 4 800 tonnes qu’on peut assimiler à un déstockage.
Quant au volume total de miels français mis sur le marché, estimé à 22 424 tonnes, il est en baisse de façon maîtrisée (-15% par rapport à 2020) et ce, grâce à un déstockage important de près de 5 000 tonnes.
Dans ce contexte défavorable, le tonnage produit sous les 7 référentiels de types AOP/LR/IGP se limite à 1 280 tonnes, reculant de -32% par rapport à 2020.
Quant au volume total de miels français mis sur le marché, estimé à 22 424 tonnes, il est en baisse de façon maîtrisée (-15% par rapport à 2020) et ce, grâce à un déstockage important de près de 5 000 tonnes.
Dans ce contexte défavorable, le tonnage produit sous les 7 référentiels de types AOP/LR/IGP se limite à 1 280 tonnes, reculant de -32% par rapport à 2020.
Ce tonnage représente 6,5% de la production nationale pour 2021. La production de miels en AB en 2021 est estimée par ce même observatoire à 4 117 tonnes, en baisse de 5,4% par rapport à 2020, la faute à une météo peu clémente. Ce tonnage représente 21% de la production nationale de 2021.
Ce tonnage représente 6,5% de la production nationale pour 2021. La production de miels en AB en 2021 est estimée par ce même observatoire à 4 117 tonnes, en baisse de 5,4% par rapport à 2020, la faute à une météo peu clémente. Ce tonnage représente 21% de la production nationale de 2021.
Les régions sud reprennent l’avantage
En termes de répartition régionale, le scénario de 2021 confirme celui de 2020 avec un renforcement du poids relatif des cinq régions sud qui représentent les deux tiers de la production : le recul de la production y a été nettement plus faible (-24% par rapport à 2020). Le quart nord-est et le centre subissant pour leur part un effondrement de leur récolte (- 61% par rapport à 2020), leur poids relatif au niveau national n’est plus que de 21%. 2021 est aussi une année qui voit baisser sensiblement les importations de miel en volume (- 5 500 tonnes, soit -16%) pour se situer à seulement 29 292 tonnes, soit le niveau le plus bas atteint depuis 2015. Depuis lors, le tonnage annuel de miel importé n’avait jamais été inférieur à 32 000 tonnes. Cette désaffection s’expliquerait par des prix en nette hausse de la part des principaux pays exportateurs (Ukraine, Amérique du sud).
En termes de répartition régionale, le scénario de 2021 confirme celui de 2020 avec un renforcement du poids relatif des cinq régions sud qui représentent les deux tiers de la production : le recul de la production y a été nettement plus faible (-24% par rapport à 2020). Le quart nord-est et le centre subissant pour leur part un effondrement de leur récolte (- 61% par rapport à 2020), leur poids relatif au niveau national n’est plus que de 21%. 2021 est aussi une année qui voit baisser sensiblement les importations de miel en volume (- 5 500 tonnes, soit -16%) pour se situer à seulement 29 292 tonnes, soit le niveau le plus bas atteint depuis 2015. Depuis lors, le tonnage annuel de miel importé n’avait jamais été inférieur à 32 000 tonnes. Cette désaffection s’expliquerait par des prix en nette hausse de la part des principaux pays exportateurs (Ukraine, Amérique du sud).
En termes d’évolution sur les deux dernières années, le déficit de la balance commerciale en volume s’améliore de façon significative, de près de 21% sous l’effet conjoint d’une baisse des importations
(-16%) et d’une hausse sensible des exportations qui augmentent de 21%. Ces évolutions, à l’inverse de celles observées en 2020, ont pour effet d’améliorer le déficit de la balance commerciale de près de 6 400 tonnes, affichant le plus faible niveau depuis 2015. Récolte nationale en berne, importations qui chutent (-16% entre 2021 et 2020) expliquent sans doute la baisse importante du disponible apparent: il recule de 9 500 tonnes (- 16%) pour venir s’établir à 51 700 tonnes en 2021.
En termes d’évolution sur les deux dernières années, le déficit de la balance commerciale en volume s’améliore de façon significative, de près de 21% sous l’effet conjoint d’une baisse des importations
(-16%) et d’une hausse sensible des exportations qui augmentent de 21%. Ces évolutions, à l’inverse de celles observées en 2020, ont pour effet d’améliorer le déficit de la balance commerciale de près de 6 400 tonnes, affichant le plus faible niveau depuis 2015. Récolte nationale en berne, importations qui chutent (-16% entre 2021 et 2020) expliquent sans doute la baisse importante du disponible apparent: il recule de 9 500 tonnes (- 16%) pour venir s’établir à 51 700 tonnes en 2021.
Estimée par la méthode des bilans, la consommation de miel en 2021 se situerait à 46 890 tonnes, en recul de 10% par rapport à 2020. Les effets positifs de la COVID sur l’achat de miel, notamment en grande distribution, se sont estompés en 2021. Les ventes en GMS ont ainsi enregistré une baisse importante en 2021, notamment en supermarchés. Les ventes en volumes décroissent également dans les autres circuits mais leur poids relatif se maintient, notamment celui des ventes directes qui représentent 46% des débouchés des apiculteurs. Les consommateurs trouvent en effet de plus en plus d’avantages à privilégier des achats en circuits courts.
Estimée par la méthode des bilans, la consommation de miel en 2021 se situerait à 46 890 tonnes, en recul de 10% par rapport à 2020. Les effets positifs de la COVID sur l’achat de miel, notamment en grande distribution, se sont estompés en 2021. Les ventes en GMS ont ainsi enregistré une baisse importante en 2021, notamment en supermarchés. Les ventes en volumes décroissent également dans les autres circuits mais leur poids relatif se maintient, notamment celui des ventes directes qui représentent 46% des débouchés des apiculteurs. Les consommateurs trouvent en effet de plus en plus d’avantages à privilégier des achats en circuits courts.
Après l’année exceptionnelle de 2020, tant en termes de production que de consommation, l’année 2021 est ainsi marquée par un volume de miel français produit et importé disponible bien plus modeste, l’effet d’aubaine de la Covid étant moindre même si les achats en ventes directes restent très dynamiques.
Après l’année exceptionnelle de 2020, tant en termes de production que de consommation, l’année 2021 est ainsi marquée par un volume de miel français produit et importé disponible bien plus modeste, l’effet d’aubaine de la Covid étant moindre même si les achats en ventes directes restent très dynamiques.
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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