Le marché français du miel en 2022 : l’heure du bilan
Publié le 17/12/2023
Qualité des produits
Une année exceptionnelle du point de vue de l’offre mais une demande qui marque le pas.
Le panorama des flux de miel en France témoigne d’un retournement complet du marché entre l’année 2021 marquée par une certaine pénurie et l’année 2022 qui se caractérise par un disponible apparent historiquement élevé. Dans un autre article de cette même série, nous avons présenté en détail les évolutions des débouchés pour chacun des circuits, notamment les deux principaux, la grande distribution et les ventes directes par les apiculteurs, l’une des caractéristiques clés de la filière apicole française.
La figure 1 présente une synthèse complète des flux en fonction de l’origine des miels (récolte française ou importations). Si l’on s’intéresse aux débouchés principaux, la grande distribution représente, malgré son recul par rapport à 2021, le principal circuit de vente du miel pour l’année 2022, soit 18 900 tonnes, avec un approvisionnement en majorité via les conditionneurs.
Viennent ensuite les ventes directes avec 14 300 tonnes, dont l’importance caractérise la filière apicole à la différence d’autres filières agricoles.
La figure 1 présente une synthèse complète des flux en fonction de l’origine des miels (récolte française ou importations). Si l’on s’intéresse aux débouchés principaux, la grande distribution représente, malgré son recul par rapport à 2021, le principal circuit de vente du miel pour l’année 2022, soit 18 900 tonnes, avec un approvisionnement en majorité via les conditionneurs.
Viennent ensuite les ventes directes avec 14 300 tonnes, dont l’importance caractérise la filière apicole à la différence d’autres filières agricoles.
La restauration, l’industrie agro-alimentaire, les cosmétiques et autres secteurs représentent en cumul près de 11 300 tonnes. Enfin, les exportations, atteignant 5 200 tonnes, sont en hausse par rapport à 2021.
Les deux autres débouchés sont les ventes en magasins spécialisés et l’augmentation des stocks chez les apiculteurs et les conditionneurs, pour un tonnage avoisinant les 8 000 tonnes pour chacun.
La restauration, l’industrie agro-alimentaire, les cosmétiques et autres secteurs représentent en cumul près de 11 300 tonnes. Enfin, les exportations, atteignant 5 200 tonnes, sont en hausse par rapport à 2021.
Les deux autres débouchés sont les ventes en magasins spécialisés et l’augmentation des stocks chez les apiculteurs et les conditionneurs, pour un tonnage avoisinant les 8 000 tonnes pour chacun.
Figure 1 : Principaux flux en fonction de l’origine du miel et poids relatif des différents débouchés en 2022.
Bilan pour la production, l’évolution des stocks et les miels sous SIQO
•Après le recul sensible enregistré en 2021 (-38% par rapport à 2020), la production affiche un net rebond en 2022 avec un volume de 31 387 tonnes, en hausse de +58,5% par rapport à 2021 Ainsi, la forte baisse du tonnage en 2021 est pratiquement gommée avec une augmentation de près de 11 600 tonnes. Ce niveau talonne celui de 2020 et fait de 2022 la deuxième meilleure année si l’on considère la décennie écoulée. Pourtant depuis 2020, le nombre d’apiculteurs et de ruches est en baisse (source ADA France).
•Selon l’Observatoire de FranceAgriMer, en lien avec l’importance de la récolte de 2022, les stocks de miel chez les apiculteurs se sont reconstitués en fin d’année 2022 : 13 600 tonnes contre 10 400 tonnes à la fin 2021, soit une hausse des stocks de + 3 200 tonnes. Chez les conditionneurs, cette hausse est estimée à + 5 000 tonnes d’après les entretiens menés auprès d’eux.
•Après le recul sensible enregistré en 2021 (-38% par rapport à 2020), la production affiche un net rebond en 2022 avec un volume de 31 387 tonnes, en hausse de +58,5% par rapport à 2021 Ainsi, la forte baisse du tonnage en 2021 est pratiquement gommée avec une augmentation de près de 11 600 tonnes. Ce niveau talonne celui de 2020 et fait de 2022 la deuxième meilleure année si l’on considère la décennie écoulée. Pourtant depuis 2020, le nombre d’apiculteurs et de ruches est en baisse (source ADA France).
•Selon l’Observatoire de FranceAgriMer, en lien avec l’importance de la récolte de 2022, les stocks de miel chez les apiculteurs se sont reconstitués en fin d’année 2022 : 13 600 tonnes contre 10 400 tonnes à la fin 2021, soit une hausse des stocks de + 3 200 tonnes. Chez les conditionneurs, cette hausse est estimée à + 5 000 tonnes d’après les entretiens menés auprès d’eux.
•Le tonnage de miel français mis sur le marché est estimé à 27 621 tonnes, soit une hausse par rapport à 2021 limitée à 9% alors que la récolte augmente de +59%. Ce résultat est lié aux volumes non commercialisés et à l’augmentation des stocks chez les apiculteurs.
•Après le niveau record enregistré en 2020, la production de miels sous référentiel de types AOP/LR/IGP baisse pour la seconde année consécutive : 1 212 tonnes, soit une baisse de 5% par rapport à 2021. Ce tonnage ne représente que 3,6% de la production nationale.
•Par ailleurs, la production de miels en AB en 2022 est estimée par l’Observatoire de la production de miel de FranceAgriMer à 4 978 tonnes, en nette hausse (+21%) par rapport à 2021, conséquence d’une météo favorable lors de la saison apicole. Ce tonnage représente 16% de la production nationale de 2022.
•Le tonnage de miel français mis sur le marché est estimé à 27 621 tonnes, soit une hausse par rapport à 2021 limitée à 9% alors que la récolte augmente de +59%. Ce résultat est lié aux volumes non commercialisés et à l’augmentation des stocks chez les apiculteurs.
•Après le niveau record enregistré en 2020, la production de miels sous référentiel de types AOP/LR/IGP baisse pour la seconde année consécutive : 1 212 tonnes, soit une baisse de 5% par rapport à 2021. Ce tonnage ne représente que 3,6% de la production nationale.
•Par ailleurs, la production de miels en AB en 2022 est estimée par l’Observatoire de la production de miel de FranceAgriMer à 4 978 tonnes, en nette hausse (+21%) par rapport à 2021, conséquence d’une météo favorable lors de la saison apicole. Ce tonnage représente 16% de la production nationale de 2022.
•En termes de répartition régionale, les conditions météorologiques ont été favorables au grand quart nord-est à l’inverse des régions du sud qui ont subi le gel au printemps puis la sécheresse et la canicule en été. Il en résulte une hausse spectaculaire de la récolte de miel dans les régions du nord, centre et est en 2022 (+165% par rapport à 2021) dont le poids relatif dépasse le seuil de 36%. Malgré une hausse de tonnage limitée à +23%, la majorité de la production de miel reste cependant localisée dans les 5 régions sud mais ces régions voient leur poids relatif passer de 66% en 2021 à seulement 51% en 2022
•En termes de répartition régionale, les conditions météorologiques ont été favorables au grand quart nord-est à l’inverse des régions du sud qui ont subi le gel au printemps puis la sécheresse et la canicule en été. Il en résulte une hausse spectaculaire de la récolte de miel dans les régions du nord, centre et est en 2022 (+165% par rapport à 2021) dont le poids relatif dépasse le seuil de 36%. Malgré une hausse de tonnage limitée à +23%, la majorité de la production de miel reste cependant localisée dans les 5 régions sud mais ces régions voient leur poids relatif passer de 66% en 2021 à seulement 51% en 2022 null
Importations et balance commerciale : les données clé
•Après 2021, année durant laquelle le tonnage importé a été particulièrement faible, les importations rebondissent en 2022 avec une hausse de +21% en tonnage et +30% en valeur pour atteindre près de 35700 tonnes. Il faut remonter à 2017 pour trouver un niveau importé équivalent.
•Après 2021, année durant laquelle le tonnage importé a été particulièrement faible, les importations rebondissent en 2022 avec une hausse de +21% en tonnage et +30% en valeur pour atteindre près de 35700 tonnes. Il faut remonter à 2017 pour trouver un niveau importé équivalent.
•En raison de la hausse des importations en volume et en valeur, le déficit de la balance commerciale se détériore, assez logiquement et de façon significative, avec respectivement un accroissement du déficit de +23% en volume et +35% en valeur. L’augmentation des exportations, pour un volume et une valeur limités, ne permet pas de maîtriser cette hausse du déficit. En valeur, il vient talonner la barre des 100 millions d’euros.
•En raison de la hausse des importations en volume et en valeur, le déficit de la balance commerciale se détériore, assez logiquement et de façon significative, avec respectivement un accroissement du déficit de +23% en volume et +35% en valeur. L’augmentation des exportations, pour un volume et une valeur limités, ne permet pas de maîtriser cette hausse du déficit. En valeur, il vient talonner la barre des 100 millions d’euros.
Disponible apparent et consommation française de miel, en bref
•Compte tenu d’une récolte nationale abondante et de la hausse du tonnage importé, le disponible apparent atteint un niveau record en 2022 : le tonnage de 63 130 tonnes est le plus élevé depuis dix ans et dépasse de 1 900 tonnes le précédent record de 2020.
•Compte tenu d’une récolte nationale abondante et de la hausse du tonnage importé, le disponible apparent atteint un niveau record en 2022 : le tonnage de 63 130 tonnes est le plus élevé depuis dix ans et dépasse de 1 900 tonnes le précédent record de 2020.
•Estimée par la méthode des bilans, la consommation de miel en 2021 se situerait à 49 700 tonnes, ce qui représente une hausse de +6% par rapport à 2021. À l’exception des ventes directes et en magasins spécialisés, les tonnages vendus dans les autres circuits sont stables ou en léger recul (-2% pour la grande distribution).
•Estimée par la méthode des bilans, la consommation de miel en 2021 se situerait à 49 700 tonnes, ce qui représente une hausse de +6% par rapport à 2021. À l’exception des ventes directes et en magasins spécialisés, les tonnages vendus dans les autres circuits sont stables ou en léger recul (-2% pour la grande distribution).
Radiographie des circuits de commercialisation
•Tous formats confondus, à l’exception des drives, les ventes en volume en grande distribution affichent un léger recul, de -0,8% par rapport à 2021. Les ventes sont dynamiques en EDMP, de l’ordre de +8,2% en tonnage, selon les entretiens réalisés auprès des conditionneurs, et pour les magasins de proximité (+4% en tonnage selon les données du panel Nielsen élaborées par FranceAgriMer).
•Seules les ventes directes affichent une franche croissance. Elles représentent 42% des débouchés des apiculteurs mais en tonnage, elles augmentent de plus de 4 000 tonnes, témoignant de la forte dynamique de ce débouché et de la volonté du consommateur de se rassurer avec une origine locale et fiable du miel acheté. En raison du prix proposé par le négoce, il semble que les ventes en vrac ont baissé en 2022 au profit des ventes directes. Le poids relatif de la récolte mise en pots chez les apiculteurs augmente.
•Tous formats confondus, à l’exception des drives, les ventes en volume en grande distribution affichent un léger recul, de -0,8% par rapport à 2021. Les ventes sont dynamiques en EDMP, de l’ordre de +8,2% en tonnage, selon les entretiens réalisés auprès des conditionneurs, et pour les magasins de proximité (+4% en tonnage selon les données du panel Nielsen élaborées par FranceAgriMer).
•Seules les ventes directes affichent une franche croissance. Elles représentent 42% des débouchés des apiculteurs mais en tonnage, elles augmentent de plus de 4 000 tonnes, témoignant de la forte dynamique de ce débouché et de la volonté du consommateur de se rassurer avec une origine locale et fiable du miel acheté. En raison du prix proposé par le négoce, il semble que les ventes en vrac ont baissé en 2022 au profit des ventes directes. Le poids relatif de la récolte mise en pots chez les apiculteurs augmente.
•Malgré les fortes contraintes qui pèsent sur l’apiculture, au rang desquels le changement climatique ou la situation sanitaire, les données recueillies aboutissent, pour 2022, à des ressources très importantes et un niveau record ces dix dernières années.
•Malgré les fortes contraintes qui pèsent sur l’apiculture, au rang desquels le changement climatique ou la situation sanitaire, les données recueillies aboutissent, pour 2022, à des ressources très importantes et un niveau record ces dix dernières années.
Pour en savoir plus :
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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