Le marché français du miel en 2019 : les « ressources » synonymes de « disponible apparent
Publié le 21/11/2020
Qualité des produits
Quelle a été la récolte totale de miel en France pour l’année 2019 ? Au cours de cette année 2019, quel tonnage de miel a été commercialisé en France ? Quels ont été les différents circuits de commercialisation utilisés par les apiculteurs ? Enfin, comment ces données ont évolué entre 2016 et 2019 ?
Figure 1 : Production et tonnage commercialisé en France. 2016-2019
Source : Observatoire de la production de miel et de gelée royale, FranceAgriMer (données retraitées), 2017 à 2020.
LES RESSOURCES : RÉCOLTE TOTALE ET TONNAGE COMMERCIALISE
Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer, le tonnage de miel produit en métropole en 2019 s’établit à 21 636 tonnes.
Après l’année exceptionnelle de 2018 (27 736 tonnes), la récolte française de miel affiche en 2019 une baisse sensible (-22%) mais reste cependant supérieure aux années précédentes (+9% par rapport à 2017 et surtout + 34% par rapport à 2016).
Une partie significative de la récolte n’est pas commercialisée, en particulier par les apiculteurs disposant de moins de 50 ruches : elle fait l’objet de l’autoconsommation et de dons entre particuliers.
Selon l’observatoire de la production de FranceAgriMer, du fait du niveau exceptionnel de la récolte de 2018, les stocks de miel étaient très significatifs chez les apiculteurs fin 2018 (estimés à 10 800 tonnes). D’après l’enquête effectuée, ces stocks auraient diminué de 2 100 tonnes en 2019 chez les apiculteurs.
Ce tonnage de miels de 2018 déstocké en 2019 vient donc se rajouter à la production commercialisée en 2019, portant le volume total à 18 976 tonnes (voir le tableau 1). Dans ce contexte, le tonnage de miels français commercialisés en 2019 ne baisse que de 11% par rapport à l’année record de 2018.
Tableau 1 : Les chiffres clés de la production. 2018 – 2019
Sources : *Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer Autres données : ITSAP, 2020 nd : non déterminé
Figure 2 : Circuits de commercialisation des miels en fonction des tailles de ruchers – 2019.
Source : Sur la base des données fournies par l’observatoire de la production de FranceAgriMer, 2020
L’observatoire de la production de FranceAgriMer fournit, en fonction des tranches de taille de ruchers, les débouchés des ventes de la récolte de miel : la grande diversité des situations est illustrée par la figure 2.
Le principal commentaire enseigné par ce graphique est :
•La corrélation négative entre la taille des ruchers / exploitations et le poids relatif de la vente directe. La vente directe domine nettement dans les ruchers / exploitations de moins de 150 ruches : elles représentent le principal débouché (60% à 66% des volumes) ;
•Par contre, chez les apiculteurs professionnels, ce sont les circuits longs qui dominent avec des ventes aux conditionneurs, dans la grande distribution et auprès de magasins spécialisés.
ÉVOLUTION DES RESSOURCES. 2016-2019
Figure 3 : Évolution du tonnage de miel commercialisé.
ÉVOLUTION DES RESSOURCES. 2016-2019
Le tonnage commercialisé de miels français cumule le tonnage commercialisé de 2019 et le déstockage des miels de 2018 ; déstockage estimé par l’observatoire de la production de FranceAgriMer à 2 100 tonnes. En 2019, le poids relatif du miel récolté en France est estimé à 37% du tonnage commercialisé.
Comme expliqué précédemment, le tonnage de miels français commercialisé en 2019 ne baisse que de 11% par rapport à l’année record de 2018 (voir ci-dessus) et ce malgré une baisse de -22% de la récolte française.
Dans le même temps, le bilan du commerce extérieur est pratiquement stable :
•Les importations en volume sont pratiquement équivalentes à celle de 2018 (+ 500 tonnes)
•Il en est de même pour les exportations qui se limitent à 4 400 tonnes comme en 2018.
Malgré l’année record de 2018, le disponible apparent pour 2019 sur le marché français s’élève à près de 52 000 tonnes de miel, résultat des volumes de miels français mis sur le marché auxquels s’ajoutent un volume stable par rapport à 2018 de miels importés. In fine, la baisse du disponible apparent par rapport à 2018 se limite à 3,3%.
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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