Le marché français du miel en 2019 : estimation des flux et de la répartition de la consommation par secteur et conclusions sur le panorama du marché Français en 2019
Publié le 22/11/2020
Qualité des produits
À partir des différents éléments vus dans les articles précédents, quel bilan des flux de miel sous forme de schéma peut-on faire pour 2019, en fonction de l’origine du miel et du poids relatif des différents débouchés ? Quelles conclusions pouvons-nous faire au regard des éléments de ce panorama du marché français du miel pour l’année 2019 ?
Figure 1 : Principaux flux en fonction de l’origine du miel et poids relatif des différents débouchés en 2019
ESTIMATION DES FLUX ET DE LA RÉPARTITION DE LA CONSOMMATION PAR SECTEUR
La figure 1 présente une synthèse complète des flux en fonction de l’origine des miels (récolte française ou importations). Les ressources sont présentées en haut du schéma avec à gauche les importations et à droite la production française (représentée en bleu foncé sur l’ensemble du schéma). Au centre du schéma, entouré en rouge, figure l’activité des conditionneurs qui jouent un rôle clé sur le marché, puisqu’ils commercialisent 32 000 tonnes de miel (4 000 tonnes issues de la production française et 28 000 tonnes de miels importés).
Pour mieux comprendre le schéma :
•Les flèches bleues sont les débouchés de la récolte française commercialisée
•Les flèches rouges sont les débouchés de premier niveau des importations, avec les tonnages associés indiqués en jaune
•Les flèches orange sont les débouchés des conditionneurs.
En 2019, les cinq débouchés principaux du disponible « apparent » sont :
•D’abord, la grande distribution qui, avec 20 500 tonnes constitue le premier débouché des ventes de miels avec cependant en 2019 un recul des ventes ;
•Viennent ensuite les ventes directes, dont le poids relatif très important constitue une des particularités de cette filière apicole ; celles-ci bénéficient d’une belle dynamique ;
•Puis, très proches, les autres débouchés qui représentent en cumul près de 10 000 tonnes (restauration, IAA, cosmétiques, autres secteurs) ;
•Les magasins spécialisés qui représentent en volume environ l’équivalent de la moitié des ventes directes et sont en hausse ;
•Enfin, les exportations qui pour leur part représentent un peu moins de 4 500 tonnes et sont stables.
En 2019, les cinq débouchés principaux du disponible « apparent » sont :
•D’abord, la grande distribution qui, avec 20 500 tonnes constitue le premier débouché des ventes de miels avec cependant en 2019 un recul des ventes ;
•Viennent ensuite les ventes directes, dont le poids relatif très important constitue une des particularités de cette filière apicole ; celles-ci bénéficient d’une belle dynamique ;
•Puis, très proches, les autres débouchés qui représentent en cumul près de 10 000 tonnes (restauration, IAA, cosmétiques, autres secteurs) ;
•Les magasins spécialisés qui représentent en volume environ l’équivalent de la moitié des ventes directes et sont en hausse ;
•Enfin, les exportations qui pour leur part représentent un peu moins de 4 500 tonnes et sont stables.
En 2019, le premier débouché des miels français est constitué par les ventes directes pour un volume estimé à 8 500 tonnes. Ces ventes directes sont également complétées par des miels d’importations dans des proportions variables en fonction des années. L’enjeu est double pour les apiculteurs vis-à-vis du client /consommateur : disposer d’une gamme complète comportant notamment des miels moins fréquents (par exemple des miels d’agrumes) et d’autre part, en fonction des aléas de la récolte pouvoir « tenir » son marché avec les volumes nécessaires. Toutefois, il est difficile d’estimer les volumes concernés puisque la méthode des bilans se base sur plusieurs hypothèses et sur des données estimées.
En 2019, le premier débouché des miels français est constitué par les ventes directes pour un volume estimé à 8 500 tonnes. Ces ventes directes sont également complétées par des miels d’importations dans des proportions variables en fonction des années. L’enjeu est double pour les apiculteurs vis-à-vis du client /consommateur : disposer d’une gamme complète comportant notamment des miels moins fréquents (par exemple des miels d’agrumes) et d’autre part, en fonction des aléas de la récolte pouvoir « tenir » son marché avec les volumes nécessaires. Toutefois, il est difficile d’estimer les volumes concernés puisque la méthode des bilans se base sur plusieurs hypothèses et sur des données estimées.
Le second débouché est constitué par les « circuits longs » qui passent soit par les coopératives, soit directement par les conditionneurs : si par définition pour les premiers le poids relatif des miels français est dominant, ceux-ci ne présentent qu’une part minime des achats des conditionneurs dont l’approvisionnement est largement dominé par les miels importés (miels de mélanges à plus forte compétitivité).
Le troisième débouché est constitué par les ventes en magasins spécialisés qui permettent un bon niveau de rémunération et sont preneurs d’une gamme élargie de produits.
Enfin, les ventes directes aux grandes surfaces se sont généralisées : chaque enseigne référence un ou deux apiculteurs locaux pour témoigner de son ancrage local.
Le second débouché est constitué par les « circuits longs » qui passent soit par les coopératives, soit directement par les conditionneurs : si par définition pour les premiers le poids relatif des miels français est dominant, ceux-ci ne présentent qu’une part minime des achats des conditionneurs dont l’approvisionnement est largement dominé par les miels importés (miels de mélanges à plus forte compétitivité).
Le troisième débouché est constitué par les ventes en magasins spécialisés qui permettent un bon niveau de rémunération et sont preneurs d’une gamme élargie de produits.
Enfin, les ventes directes aux grandes surfaces se sont généralisées : chaque enseigne référence un ou deux apiculteurs locaux pour témoigner de son ancrage local.
Pour être complet, il faut mentionner les ventes de miels entre apiculteurs, réalisées avec des volumes très variables mais certains atteignant plusieurs centaines de tonnes, des apiculteurs étant devenus des « petits » négociants.
D’après le schéma bilan des flux (Figure 1), une interrogation subsiste concernant 1 500 tonnes de miels importées, dont il est difficile de savoir comment ce miel a été commercialisé. On retient l’hypothèse que ce tonnage a été commercialisé en ventes directes. Toutefois, cette hypothèse reste à prendre avec précaution. Ce chiffre estimé résulte d’autres estimations faites dans le cadre de cette étude basée sur la « méthode des bilans ».
Pour être complet, il faut mentionner les ventes de miels entre apiculteurs, réalisées avec des volumes très variables mais certains atteignant plusieurs centaines de tonnes, des apiculteurs étant devenus des « petits » négociants.
D’après le schéma bilan des flux (Figure 1), une interrogation subsiste concernant 1 500 tonnes de miels importées, dont il est difficile de savoir comment ce miel a été commercialisé. On retient l’hypothèse que ce tonnage a été commercialisé en ventes directes. Toutefois, cette hypothèse reste à prendre avec précaution. Ce chiffre estimé résulte d’autres estimations faites dans le cadre de cette étude basée sur la « méthode des bilans ».
Conclusions sur le panorama du marché français en 2019
•Suite au niveau jugé exceptionnel de 2018 (27 736 tonnes), la production française de miel est en baisse en 2019 : elle est estimée par l’observatoire de la production de FranceAgriMer à 21 626 tonnes soit -21% par rapport à l’année précédente.
•Mais du fait du déstockage de miels de 2018, le tonnage de miels français commercialisé en 2019 ne baisse que de 11% par rapport à 2018.
•La segmentation de l’offre progresse : outre les miels issus de l’agriculture biologique très demandés dont l’offre augmente d’environ +5% par an, les autres SIQO (2 AOC/AOP, 3 IGP et 2 LR) représentent un tonnage de l’ordre de 1 100 tonnes. Les récoltes annuelles fluctuent en fonction des aléas climatiques : le tonnage récolté en 2018 par ces 7 SIQO était ainsi supérieur de 30% à celui de 2019.
•Suite au niveau jugé exceptionnel de 2018 (27 736 tonnes), la production française de miel est en baisse en 2019 : elle est estimée par l’observatoire de la production de FranceAgriMer à 21 626 tonnes soit -21% par rapport à l’année précédente.
•Mais du fait du déstockage de miels de 2018, le tonnage de miels français commercialisé en 2019 ne baisse que de 11% par rapport à 2018.
•La segmentation de l’offre progresse : outre les miels issus de l’agriculture biologique très demandés dont l’offre augmente d’environ +5% par an, les autres SIQO (2 AOC/AOP, 3 IGP et 2 LR) représentent un tonnage de l’ordre de 1 100 tonnes. Les récoltes annuelles fluctuent en fonction des aléas climatiques : le tonnage récolté en 2018 par ces 7 SIQO était ainsi supérieur de 30% à celui de 2019.
•Ainsi, aux miels issus de l’agriculture biologique qui représentent un peu moins de 14% de la production nationale, s’ajoutent les miels produits par les 7 autres SIQO pour un poids relatif en 2019 de 5% de la récolte française. Les miels français sous référentiel SIQO (AB/AOP/IGP et LR) représentent donc 19% de la récolte française de 2019.
•En termes de répartition régionale, le scénario de 2019 revient à un paysage plus classique : les régions sud représentent 55% de la production nationale et l’ensemble centre, est et nord seulement 30%.
•À noter que les importations en 2019 sont stables par rapport à 2018 mais en nette baisse par rapport à 2016 et 2017, années au cours desquelles elles avaient dépassé le seuil des 35 000 tonnes.
•Ainsi, aux miels issus de l’agriculture biologique qui représentent un peu moins de 14% de la production nationale, s’ajoutent les miels produits par les 7 autres SIQO pour un poids relatif en 2019 de 5% de la récolte française. Les miels français sous référentiel SIQO (AB/AOP/IGP et LR) représentent donc 19% de la récolte française de 2019.
•En termes de répartition régionale, le scénario de 2019 revient à un paysage plus classique : les régions sud représentent 55% de la production nationale et l’ensemble centre, est et nord seulement 30%.
•À noter que les importations en 2019 sont stables par rapport à 2018 mais en nette baisse par rapport à 2016 et 2017, années au cours desquelles elles avaient dépassé le seuil des 35 000 tonnes.
•Les importations talonnant les 33 000 tonnes en 2019 et les exportations restant minimes (< 4500 tonnes), le disponible apparent sur le marché français reste très significatif avec presque 52 000 tonnes de miel soit seulement un léger recul par rapport à 2018. Dans cet ensemble, le poids relatif du miel français est estimé à 37%.
•Les exportations sont stables par rapport à 2018 et a priori, la consommation affiche une certaine dynamique à +5%.
•Si seuls certains formats de la GMS affichent une stabilité ou une hausse des ventes, il s’agit dans ces cas de formats privilégiant des miels d’importations à des prix de vente très bas. Plus globalement, pour la deuxième année consécutive, les ventes en volumes sont en baisse dans les deux formats principaux de la grande distribution, à savoir hypermarchés et supermarchés.
•Les importations talonnant les 33 000 tonnes en 2019 et les exportations restant minimes (< 4500 tonnes), le disponible apparent sur le marché français reste très significatif avec presque 52 000 tonnes de miel soit seulement un léger recul par rapport à 2018. Dans cet ensemble, le poids relatif du miel français est estimé à 37%.
•Les exportations sont stables par rapport à 2018 et a priori, la consommation affiche une certaine dynamique à +5%.
•Si seuls certains formats de la GMS affichent une stabilité ou une hausse des ventes, il s’agit dans ces cas de formats privilégiant des miels d’importations à des prix de vente très bas. Plus globalement, pour la deuxième année consécutive, les ventes en volumes sont en baisse dans les deux formats principaux de la grande distribution, à savoir hypermarchés et supermarchés.
•Fort d’un disponible important et d’une confiance des consommateurs concernant l’origine des miels les circuits «magasins spécialisés» et «ventes directes» bénéficient d’une hausse de leurs ventes.
•Le marché français des miels en 2019 est important avec plus de 51 000 tonnes de produit disponible : il se dessine une dichotomie dans le marché avec certains circuits privilégiant nettement les miels dont l’origine France est certifiée et d’autres circuits proposant des miels plus compétitifs issus de l’importation.
•Fort d’un disponible important et d’une confiance des consommateurs concernant l’origine des miels les circuits «magasins spécialisés» et «ventes directes» bénéficient d’une hausse de leurs ventes.
•Le marché français des miels en 2019 est important avec plus de 51 000 tonnes de produit disponible : il se dessine une dichotomie dans le marché avec certains circuits privilégiant nettement les miels dont l’origine France est certifiée et d’autres circuits proposant des miels plus compétitifs issus de l’importation.
Auteurs :
Jacques Combes (consultant indépendant), Cécile Ferrus (ITSAP-Institut de l’abeille)
Contact :
cecile.ferrus(a)itsap.asso.fr
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